Nouvelle mobilisation ce vendredi 7 juillet à Besançon du collectif SolMiré pour dénoncer l'impasse dans laquelle se trouvent des dizaines de jeunes migrants venus pour la plupart d'Afrique. Faute d'accueil en hébergement d'urgence, ils dorment dans la rue. Non reconnus comme mineurs par le conseil départemental du Doubs, ils ne sont pas non plus considérés comme majeurs par l'État.
"Il y a des personnes à Besançon qui ne savent pas que des jeunes dorment à la rue". C'est le cas en particulier de sept jeunes migrants dont les situations étaient examinées ce vendredi 7 juillet matin par ce que l'on appelle l'instance de régulation. Chaque vendredi à 10h, tous les acteurs de l'accueil de l'urgence se réunissent en préfecture du Doubs pour trouver des solutions d'hébergement.
L’association Solmiré demande l’attribution de solutions d’hébergement adaptées aux besoins de ces adolescent(e)s en recours malmené(e)s par les services de l'État.
SolMiré
Qui sont ces "adolescents en recours" ? Des jeunes qui ont dû quitter leur pays et leur famille restée en Afrique. Ils viennent du Mali, de Côte d'Ivoire, de Guinée, du Cameroun. Chacun a une histoire particulière souvent dramatique. Et, les voilà arrivés à Besançon par des chemins complexes. L'association SolMiré les aide dans leurs démarches administratives.
"Au 30 juin 2023, 401 personnes ont été accueillies dans le cadre de la mise à l’abri par le Département, soit une augmentation de 103 % par rapport à la même période en 2022" précise le conseil départemental du Doubs.
Ni mineur, ni majeur
Selon la loi, les départements doivent héberger et accueillir les "mineurs isolés". Mais, lorsque ces jeunes se présentent, les conseils départementaux ne les considèrent pas toujours comme des mineurs. Pour prouver qu'ils sont mineurs, ils doivent présenter des papiers d'identité qu'ils n'ont pas toujours. C'est compliqué de les obtenir de la part des pays d'origine des jeunes migrants et ensuite, ils doivent être validés par la Police de l'air et des frontières.
D'après les membres de l'association SolMiré, "95% des jeunes qu'ils accompagnent sont reconnus comme des mineurs par le juge des enfants". Des décisions de justice qui prennent entre six mois et un an. Pendant cette période, des jeunes peuvent se retrouver à la rue, faute de statut précis.
D'un côté, le conseil départemental du Doubs estime que ces jeunes ont plus de dix-huit ans. Conséquence, le département n'a pas à les accueillir. De l'autre, la préfecture du Doubs estime que ces jeunes ne sont pas des majeurs et préfère réserver les places d'urgence à d'autres demandeurs.
À l'issue de la réunion de l'instance de régulation de ce vendredi 7 juillet, une jeune migrante a pu bénéficier d'un hébergement. Les autres migrants devront continuer à trouver des abris de fortune.