Une manifestation de soutien était organisée devant le commissariat de Besançon (Doubs), ce lundi 18 octobre. Le syndicaliste Frédéric Vuillaume était une nouvelle fois convoqué. Cette fois-ci, les forces de l’ordre l’accusent d’avoir organisé des manifestations anti-pass sanitaire non-autorisées.
"On est tous des organisateurs !". Ce lundi 18 octobre, le slogan retentit devant le commissariat de Besançon (Doubs). Ils sont une petite cinquantaine, venus soutenir le représentant syndical FO au conseil Régional Frédéric Vuillaume. Le bisontin y est de nouveau convoqué. "Aujourd’hui, c’est organisation de manifestation comme c’était le 5 août", explique-t-il, mégaphone en main, à ses soutiens, « l’autre fois c’était le slogan « Castaner assassin » et l’entrave à la circulation par rapport à la réforme des retraite, la toute dernière fois c’était contre la loi sécurité globale.. Tous les moyens sont bons !"
Depuis le début du mouvement des gilets il y a trois ans, Frédéric Vuillaume a été plusieurs fois convoqué, et inculpé, accusé d’avoir organisé des manifestations non-déclarées. "J’ai fait sept gardes à vue, alors que j’en avais jamais eu avant, j’ai eu trois procès que j’ai gagnés à chaque fois", s’agace-t-il. L’association Amnesty International s’est d’ailleurs saisie de son dossier, et le soutient activement. Le militant s’estime victime d’une campagne de harcèlement. "On a fait une perquisition chez moi, il y a deux ans, on ne m’a jamais rendu mon ordinateur et mon téléphone portable, alors qu’il n’y a rien eu de retenu contre moi". "C’est stressant, et d’en arriver à se demander, quand on voit une voiture de police ce qui peut nous arriver, c’est grave" a déclaré le syndicaliste, quelques minutes avant de se rendre à sa nouvelle convocation.
Parmi les personnes venues soutenir Frédéric Vuillaume, Christophe Maradan, lui aussi représentant FO au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, ne cache pas son admiration : "la définition du militant, c’est Frédéric. Il prend cause pour tous les problèmes sociaux et toutes les mesures liberticides". "C’est quelqu’un qui a de la colère, mais jamais de la haine. Il est toujours dans l’amour, c’est une belle personne et je ne l’ai jamais entendu tenir des propos haineux".
Accusé d’avoir organisé les manifestations anti-pass sanitaire de Besançon
A sa sortie du commissariat, une heure plus tard, Frédéric Vuillaume résume ce dont les forces de l’ordre l’accusent cette fois-ci : "toutes les organisations de toutes les manifestations à partir du 21 août, même les pique-niques anti-pass sanitaire". Si le militant était présent à ces événements, il réfute en être à l’origine. "À tout ça, j’ai répondu que j’avais rien à déclarer". "J’ai bien dit que c’était du harcèlement, que c’était des pressions pour m’empêcher d’exercer mon droit fondamental à manifester". "Ils m’ont dit que c’était transmis au procureur et qu’on verra la suite".