Quelques images pour remonter dans le temps. Les 20 et 21 janvier 1910, les habitants de Besançon étaient victimes d'une crue centennale. Des images toujours aussi impressionnantes.
Les Bisontins d'aujourd'hui n'imaginent pas le scénario qui s'est noué ce mois de janvier 1910. La page Facebook Besançon d'antan a publié quelques photos d'archives.
On y voit le Doubs faire son lit dans les rues du centre-ville, on circule en barque au plus haut de la crue dans le square Saint-Amour.
L'eau envahit en janvier 1910 le coeur de la boucle et le quartier Battant. En ce mois de janvier, toutes les rivières de France connaissent des inondations historiques. Paris est sous les eaux de la Seine.
Jeudi 20 janvier 1910, l'eau envahit les étages, les ponts sont submergés
Le Doubs atteint les 7 mètres au niveau du moulin Saint-Paul. La rivière monte de 15 centimètres par heure, le secteur de la Place de la Révolution est déjà inondé. Une cellule de crise est en place.
À 9 heures, le courant du Doubs est tellement fort que l'accès au pont de Bregille est interdit. La rue Claude-Pouillet, la place de la Révolution, côté passage des quais, la promenade Micaud ou encore Chamars, la rue des Archives ainsi qu'une partie de la rue Charles-Nodier sont recouverts par la crue. Les habitants commencent à évacuer. On déménage les caves.
À 17 heures, le Doubs dépasse les 8,68 mètres. L'eau envahit par endroits les étages.
L'eau s'infiltre rue Pasteur, rue du Lycée. À 19 heures, le pont de Bregille est submergé. La traversée de tous les ponts de la ville est interdite pour des raisons de sécurité.
En soirée, la situation s'aggrave encore. Le pont de la République est submergé à son tour. L'eau recouvre la rue de la République, les rues d'Alsace et Lorraine, mais aussi le square Saint-Amour. Les écuries des casernes sont évacuées vers le Palais Granvelle. La grande poste de Besançon est inondée.
Vendredi 21 janvier 1910, les militaires en barque pour aider les sinistrés
Le pic de crue est atteint vers 3 heures, le Doubs est monté à 9,57 mètres au moulin Saint-Paul. Le record de l'inondation de 1882 qui était de 8,85 m est battu.
Le gaz et l'électricité sont coupés. Besançon se réveille sous les eaux. Les militaires viennent en aide aux sinistrés. Les évacuations en barque se poursuivent.
Dans les rues Gustave Courbet et des Boucheries l'eau atteint la hauteur d'homme. Le Pont Battant est obstrué par du bois descendu par la crue des papeteries de Novillars. On craint qu'il ne cède !
La décrue s'amorce au lever du jour, mais la situation reste préoccupante. Chamars est un lac qui s'étend jusqu'à l'hôpital Saint-Jacques, le palais de justice.
L'eau met des jours à se retirer du centre ville
La décrue sera lente. Le samedi 22 janvier à 7 heures du matin, le niveau de la crue est de 7,27 mètres, puis il redescend à 5,98 mètres le dimanche à la même heure puis à 4,65 mètres le lundi. L'eau finit par quitter les rues de la boucle.L'inondation n'aura fait aucune victime à Besançon en janvier 1910, mais d'immenses dégâts matériels. Le 26 janvier, les députés du Doubs obtiennent un budget 2 millions de francs pour effacer les stigmates de la crue.
Une autre image témoigne de la force de la crue de 1910, l'eau qui est arrivée sur Besançon venait de l'amont. Le saut du Doubs grondissait alors comme jamais.
En savoir plus sur la crue de 1910 à Besançon
- Une page wikipédia
- La page fracademic retrace la chronologie de la crue