Besançon : l'association de travailleuses du sexe "Putains dans l'âme" lance une cagnotte pour sauver son local

A Besançon (Doubs), l'association de travailleurs et travailleuses du sexe, Putains dans l'âme, a lancé début janvier un appel aux dons pour lui permettre de conserver son local. C'est la seule association de ce type en Bourgogne-Franche-Comté.

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"Aujourd'hui, le local SCOPS/PDA est en danger. Un loyer mensuel et des factures gaz/électricité trop élevées, nous n'arrivons plus à suivre financièrement". Pour sauver leur local dans le quartier Battant à Besançon, l'association "Putains dans l'âme", qui réunit des travailleurs et des travailleuses du sexe, a lancé en ce mois de janvier une cagnotte en ligne, pour en appeler à la solidarité. 

"On a pas de subventions, on vit uniquement avec des dons", explique Marine, membre de l'association, "ceux des personnes qui viennent à l'association, des collègues, des proches, des personnes qui soutiennent notre lutte et de certains clients". Ce local, qui lui permet de proposer un soutien matériel à ses adhérents et aux travailleuses du sexe de Besançon et de la région, "Putains dans l'âme" l'occupe grâce au soutien d'une autre association de la ville, "Scops" (ex "Spam), qui leur sous-loue une pièce. "On est tributaires de leur situation financière" explique Marine. "On est autonomes sur le paiement de notre loyer, mais le loyer global est énorme, et comme on est en convergence avec leurs valeurs et qu'ils nous permettent de nous loger, on lance cette campagne de financement"

Des locaux pour un soutien matériel

"On est la seule association communautaire de travailleurs du sexe en Bourgogne-Franche-Comté, et la seule dans le quart nord-est de la France qui bénéficie d'un local et de ressources matérielles" remarque Marine. Une vingtaine de personnes fréquentent régulièrement les lieux. Cette simple pièce, où un canapé, quelques sièges, une machine à café et une imprimante cohabitent avec une bibliothèque militante, des préservatifs et du lubrifiant, leur permet de proposer une aide matérielle unique dans la région. 

Grâce à des permanences hebdomadaires d'abord. "Ce sont des temps conviviaux, mais aussi de soutien", où les travailleurs et travailleuses du sexe peuvent venir visiter la "zone de gratuité" : "il y a des chaussures, des vêtements, de la lingerie, mais aussi du matériel de prévention comme des préservatifs et du lubrifiant, ou encore des auto-tests covid et des auto-test VIH". "On a aussi pas mal de documentations et de ressources" continue Marine. "Si quelqu'un vient et nous dit qu'elle a eu une rupture de préservatif avec un client, on va lui expliquer où aller, ce qui va se passer, proposer de l'accompagner" décrit-elle. L'association sait notamment où les travailleuses du sexe venues de l'étranger pourront trouver des traducteurs pour leurs démarches. "Si on a eu un souci avec un client, on va prévenir les autres en disant de faire attention, s'il y a une demande de quelqu'un qui a eu une agression, on peut aussi l'accompagner" énumère la travailleuse du sexe. 

Un espace qui ne paie pas de mine, mais qui est précieux. D'ailleurs, lors des événements organisés par DPA, comme lors de leur dernier atelier d'auto-défense, "on a des collègues d'autres villes qui sont venues, et sur d'autres actions on a aussi des collègues qui viennent d'autres régions".

Une quarantaine de participations

Lancée le 11 janvier, la cagnotte en ligne a réuni une quarantaine de participations en un peu moins de 48 heures. Du soutien, venus de militants de toute la France. "Bon, après, ça reste peu de gens par rapport aux gens qui parlent de prostitution et disent soutenir les prostituées..." remarque Marine. Mais la travailleuse du sexe se réjouit de ce premier élan. "Cet argent, on va l'utiliser pour sauver le local, et si jamais il y en a plus, ça sera de l'argent pour faire vivre l'association" prévoit-elle, "pour acheter des capotes, ou pour éventuellement faire de l'aide d'urgence si une collègue n'a plus de quoi s'acheter à manger, ce genre de choses".

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