Un an après la grève de la faim de Stéphane Ravacley pour la régularisation de son apprenti boulanger Laye Traore, un documentaire retrace en trois épisodes cette épopée qui a fait le tour du monde. Chaque protagoniste en est ressorti bouleversé.
C’est l’histoire d’une rencontre. Pour commencer entre un artisan boulanger qui cherche désespérément un apprenti et un jeune migrant en recherche de travail. Jusque-là rien de plus classique mais l’histoire se corse lorsque le jeune Laye Traore reçoit à ses 18 ans une OQTF. Une obligation de quitter le territoire français. Stéphane Ravacley va alors se battre pour lui, alerter les médias, commencer une grève de la faim.
C’est à ce moment-là que Corentin Germaneau intervient. Il anime à cette époque la Matinale de « Radio Shalom Besançon » et sa meilleure amie est la boulangère de Stéphane Ravacley. Elle lui soumet l’idée d’interviewer le boulanger. Il le fait pas téléphone car l’épidémie demande alors de garder ses distances. Nous sommes le 3 janvier, au premier jour de la grève de la faim. Au bout d’une demi-heure de dialogue, Stéphane Ravacley craque et pleure.
Je comprends à ce moment-là que c’est sérieux. Claire me dit que Stéphane a besoin d’aide. Il me donne son téléphone en me demandant de gérer les journalistes. Je le fais bénévolement.
Corentin Germaneau
Il décide de mettre à disposition ses compétences au service de leur cause. Pendant trois semaines, Corentin jongle entre ses études de comédien au conservatoire, son émission à Radio Shalom et Stéphane et Laye.
Dès le premier jour de la grève de la faim de Stéphane Ravacley, Corentin Germaneau le filme car il le sait déterminé, et il sait que son combat fera du bruit. Il comprend au fur et à mesure l’ampleur du débat.
J’ai pris une claque car je ne savais pas comment fonctionnait la politique migratoire de mon pays.
Corentin Germaneau
De ses différents tournages, un documentaire voit le jour. Appelé « Stéphane et Laye : histoire d’un tsunami médiatique », il se décline en trois épisodes. Le début de la faim, la victoire et l’après. Chacun a une durée de huit minutes environ.
Le début de la faim, retrace les 12 jours de grève de la faim du boulanger. Dans la victoire est racontée la journée du 14 janvier, journée de la régularisation de Laye Traore. L’après parle du lancement de l’association « Patron.ne.s Solidaires ». Une association qui vient en aide aux patrons et aux jeunes migrants. Le documentaire sortira le 14 janvier 2022, un an jour pour jour après la fin de la grève de la fin de Stéphane Ravacley.
Le boulanger en passe de s'engager en politique
Le film montre les traces de l’ancienne vie du boulanger. Un chapitre se termine. Pour en ouvrir un autre. Stéphane Ravacley passe en ce moment trois jours par semaine à Paris à l’Académie des Leaders Publics. Il se forme pour pouvoir s’engager dans la vie politique. Il désire se présenter aux législatives. Déjà approché par des partis, il dit ne vouloir être le pantin de personne.
Laye Traore, quant à lui, après avoir pensé travailler en carrosserie, est toujours boulanger mais à Dijon. Loin de l’agitation, c’est plus facile pour lui de vivre sa vie.
Corentin Germaneau, ne sait pas quelle place il aura par la suite mais une chose est sûre, il affirme qu'il ne lâchera pas l’association « Patron.ne.s Solidaires ».