Anne Vignot, la maire de Besançon, s’est dit “prête à accueillir les Afghanes et Afghans qui cherchent refuge en France” dans un tweet qui faisait écho aux propos du président de la République qui ont suscité la polémique. A son tour, l’opposition réagit.
Mardi 17 août, la maire écologiste de Besançon Anne Vignot a annoncé sur Twitter que sa ville était “prête à accueillir les Afghanes et Afghans qui cherchent refuge en France”.
Maire écologiste, je réponds au devoir d'humanité de la France et annonce que ma ville de #Besançon est prête à accueillir les Afghanes et Afghans qui cherchent refuge en France et arriveront sur notre sol. @EmmanuelMacron nous avons les capacités d'accueillir dignement.
— Anne Vignot (@Anne_Vignot) August 17, 2021
Ce message répond aux propos d’Emmanuel Macron tenus la veille. Dans son discours sur la situation en Afghanistan, le président de la République avait déclaré : “La France fait et continuera de faire son devoir pour protéger celles et ceux qui sont les plus menacés (...). Mais l’Afghanistan aura aussi besoin dans les temps qui viennent de ses forces vives et l’Europe ne peut pas à elle seule assumer les conséquences de la situation actuelle. Nous devons anticiper et nous protéger contre les flux migratoires irréguliers importants qui mettraient en danger ceux qui les empruntent et nourriraient les trafics de toute nature.” Cette dernière phrase a suscité l’indignation chez plusieurs personnalités politiques de gauche dont la maire de Besançon.
En désaccord sur le fond et la forme
Au lendemain de cette prise de position, l’opposition réagit. Tout d’abord sur la forme. “Sur un sujet aussi important, cela mérite une autre forme de communication et certainement pas une instrumentalisation politicienne”, a lancé le président du Modem dans le Doubs, Laurent Crozier en évoquant les publications quasi-identiques de plusieurs maires écologistes, dont Anne Vignot, envoyées en même temps. “Ce ne sont pas les décideurs de la politique étrangère de la France ni de la politique d’accueil des réfugiés.” Du côté des Républicains, on reproche à l'édile de ne pas s'être concertée avec l'opposition. "Elle aurait pu appeler pour échanger sur ce sujet", regrette Ludovic Fagaut, président du groupe "Besançon Maintenant" (LR) qui parle d'une "approche trop partisane et trop militante".
Sur le fond, l'élu des Républicains fait part de sa "vigilance" concernant "cette vague migratoire qui peut arriver en Europe".
Besançon prendra sa part si elle doit le faire mais dans un premier temps, ce sont nos compatriotes français qu'il faut rapatrier.
Dans un second temps, il demande le rapatriement des Afghans qui ont aidé les Français et une meilleure répartition en Europe pour les autres Afghans qui demandent le droit d'asile.
Besançon doit participer d’une façon ou d’une autre à la solidarité européenne.
L’élu Modem poursuit : “Accueillons ce que nous sommes en capacité d’accueillir mais discutons et travaillons en concertation avec les services de l’Etat.”
Pour l'opposition comme pour la majorité municipale, le sujet est complexe et tous restent prudents.