Besançon : les 5 bonnes raisons de visiter le Musée de la Résistance et de la Déportation à la Citadelle

Le Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon a complétement changé après plus de trois ans de fermeture. Son objectif est non seulement de raconter ce qui s’est passé pendant la Seconde Guerre mondiale mais aussi de proposer aux visiteurs de la Citadelle de Besançon une réflexion sur le sens de l’engagement.

Comment rester fidèle à l’esprit d’origine tout en s’adaptant aux attentes des visiteurs du XXIe siècle ? C’est tout l’enjeu de cette rénovation. Le projet de rénovation s’appuie sur la volonté de concevoir un musée d’histoire qui soit aussi un “lieu d’échange et de réflexion”. C’est un musée d’histoire et un “outil citoyen”.

Il est plus que jamais utile de s’investir pour éduquer et transmettre les valeurs de la République qui sont aussi celles de notre vivre-ensemble. Rénover le Musée de la Résistance et de la Déportation, c’est un acte politique fort qui nous engage tous autant que nous sommes, à marcher dans la bonne direction, celle de la paix et de la tolérance. 

Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon

Pour s’ouvrir à un public encore plus large, les responsables du musée ont voulu que les expositions temporaires et permanentes permettent de transmettre l’Histoire.

À l’origine de ce musée, il y a la détermination d’une femme. Denise Lorach avait été déportée en 1944 à Bergen-Belsen avec son fils âgé de 4 ans. De retour du camp de concentration, elle consacrera toute sa vie à la création en 1971 puis au développement, avec l’historien François Marcot, d’un musée de la Résistance et de la Déportation, essentiel pour ne pas oublier. Voici les cinq bonnes raisons de le visiter.  

1- Une histoire incarnée

Comprendre notre monde actuel, c’est connaître l’histoire des siècles passés. Outre le rappel des faits, de la montée du nazisme en Allemagne dans les années 1930 à la reconstruction après-guerre, le choix de l’équipe du musée est de faire découvrir l'engagement d’hommes et de femmes avant, pendant et après la seconde guerre mondiale.  

Vous pourrez découvrir tout au long des huit salles de l’exposition permanente la vie de deux femmes et un homme. Trois destins exceptionnels. Jeanne Oudot (1923-2021), Germaine Tillion (1907-2008) et Henri Fertet (1926-1943). La muséographie permet de repérer rapidement les vitrines qui leur sont consacrées.  

Jeanne Oudot était adolescente pendant la guerre, elle a écrit son journal de 1939 à 1945. C’est à la fois un journal intime et une revue de presse” précise le musée. C’est passionnant. La jeune fille raconte son quotidien au village de Mancenans dans le Pays de Montbéliard et aussi elle relate, en livrant ses impressions, les grands événements de cette guerre. Jeanne Oudot a fait don au musée de ses dix cahiers verts et aussi d’autres objets. Certains sont exposés dans les salles du musée.  

Les objets, les affiches, les archives, 120 000 pièces au total dans les collections du musée sont justement la force de ce musée. Ils montrent le quotidien d’une époque et permettent de nous faire comprendre les enjeux de cette période.  

Germaine Tillion est une grande figure de la Résistance. C’est elle qui a dit cette phrase si dense : “Survivre, notre ultime sabotage”. Au fil des salles, d’autres citations de citoyens engagés marquent également les esprits. Résistante, déportée, son témoignage après-guerre a été très important et on le comprend en parcourant les salles du musée.  

Henri Fertet était lycéen à Besançon pendant la guerre. À 15 ans, il s’engage dans la Résistance et à 16 ans, il est fusillé à la Citadelle de Besançon après avoir été condamné à mort par le tribunal militaire allemand de Besançon. Juste avant de mourir, le jeune homme écrit une lettre poignante à ses parents.

Au musée, le visiteur peut justement voir une des lettres manuscrites recopiée, un tract de la Résistance qui reprend ce texte au départ si intime. Et, juste à côté, un des poteaux auxquels étaient attachés les 100 hommes fusillés de la Citadelle. Glaçant.    

2- Le fonds d’art en déportation est l’un des plus riches en Europe

Le trésor du musée de Besançon est enfin visible ! Son fonds d’art en déportation est l’un des plus riches en Europe. Il s‘agit de 600 œuvres d’art créées dans les prisons et les camps de concentration. Pour ne pas être totalement anéantis, détruits par leur condition de déportés dans les prisons et les camps nazis, des hommes et des femmes ont fait de leur talent artistique une arme de résistance. Une sélection d’œuvres réalisées clandestinement est présentée dans un espace dédié. C’est très rare de pouvoir admirer ces dessins réalisés dans des conditions extrêmes.  

Cette collection est unique en France et c’est l’une des plus importantes d’Europe.  

Parmi ces résistances spirituelles, l’art tient une place particulière, parce qu’il combine le parcours de l’artiste, ses intentions et la manière dont il met en œuvre son activité créatrice.

Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon

 

3- La participation des donateurs

Depuis la fin des années 1960, plus de 1600 donateurs, des anciens résistants et déportés puis par la suite leur famille, ont souhaité participer à leur façon au développement du musée. Le musée a aussi lancé des collectes de documents et d’objets qui peuvent permettre de témoigner des événements de la Seconde Guerre mondiale. L’une de ces collectes, lancée en janvier 2019, intitulée "Collecte 39-45" est une étape incontournable du projet de rénovation.   

Au total, plus de 1600 donateurs ont participé aux différentes collectes. C’est une grande richesse pour le musée. Les collections rassemblent plus de 120 000 pièces dont 14 000 objets.  

Pour la réouverture du musée, l’exposition temporaire “Histoires en partage” est particulièrement émouvante. Notre consœur Sarah Rebouh a pu assister au moment particulièrement émouvant quand les familles ont découvert le 8 septembre cette exposition temporaire réalisée grâce aux dons des familles. 

Un trésor à préserver à mesure que le temps s’écoule, pour conjurer l’oubli et la disparition.

Musée de la Résistance et de la Déportation

La photographe Brigitte Chartreux a saisi ces moments intenses où les familles remettaient leurs précieux objets au musée. Une plongée dans l’histoire intime des familles et une transmission pour les générations futures.  

Transformer la mémoire familiale en une histoire partagée.

Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon

Vous vous retrouverez autour d’une table, comme au moment où les familles ont remis leurs objets et documents à l’équipe du musée. Des professionnels qui prenaient en note aussi les souvenirs racontés de génération en génération.  

4- 14 000 ouvrages à consulter

Chaque année, 250 demandes de recherches sont traitées par le service de documentation du musée. Une mine d’or pour les chercheurs et les curieux d’histoire. Le Centre de ressources est ouvert depuis 1990. C’est à la fois une bibliothèque et un centre d’archives. Pour venir, il suffit de prendre rendez-vous sur le site du musée.  

Le Centre de ressources, ouvert depuis 1990, est au cœur des activités du musée. 14 000 ouvrages sont consultables et vous pouvez les rechercher sur le catalogue en ligne.

5- Être au cœur de l’Histoire

La Citadelle de Besançon est le premier site touristique de Franche-Comté avec environ 270 000 visiteurs chaque année. Un site à la fois de détente, de découverte et d’histoire. Quand les visiteurs sortiront du musée de la Résistance et de la Déportation, ils saisiront immédiatement qu’ils sont là précisément où d'importants épisodes dramatiques de la Seconde Guerre mondiale se sont déroulés.  

Le monument des Fusillés rappelle que 100 hommes ont été exécutés à la Citadelle entre 1941 et 1944. La Citadelle est le lieu d’exécution des résistants condamnés à mort par le tribunal militaire allemand à Besançon. Tout à côté, une autre sculpture rend hommage aux déportés.  

On le sait moins, la Citadelle a aussi servi de prison pour 6500 soldats allemands entre octobre 1944 et avril 1948.  

Vous l’aurez compris, il y a bien plus que cinq bonnes raisons pour visiter ce musée inauguré un 8 septembre. Une date hautement symbolique. C’est le jour de la mort de Denise Lorach en 2001 et aussi celui de la Libération de Besançon en 1944.

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