Le Musée de la Résistance et de la Déportation était inauguré ce vendredi 8 septembre. Situé au coeur de la Citadelle de Besançon, il rouvrait ses portes après trois ans de travaux. Revivez à nos côtés cette journée spéciale, au coeur d'un musée remarquable.
Après trois ans de travaux et une rénovation de grande envergure, le Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon (Doubs) rouvre ses portes ce vendredi 8 septembre. Pour l'occasion, trois jours d'animations sont organisés, les horaires d'ouverture sont étendus, et le Musée sera gratuit tout le week-end. Mais avant cela, l'inauguration avait lieu.
18h15 : C'est la fin de ce direct. Merci de l'avoir suivi. Pour le relire depuis le début, rendez-vous en fin d'article.
En attendant votre visite au musée, nous vous invitons à découvrir un documentaire inédit de France 3 Franche-Comté. Le film "La Veste" se plonge dans l'histoire de la tenue de déporté exposée au musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon. Depuis 2020, une équipe France 3 Franche-Comté a suivi le travail des historiens et recueilli les témoignages des derniers survivants de l'époque.
18h : la musique résonne dans la grande cour de la Citadelle de Besançon. Les animations culturelles du soir débutent et viennent clotûrer cet après-midi d'inauguration. Nous faisons la connaissance de Jean Betbeder Matibet. Il est venu assister à l'inauguration en famille, avec "deux générations". Ils sont les descendants de la résistante Marie Betbeder Matibet, intellectuelle déportée à Ravensbrück et morte en déportation. Ce camp était le plus grand camp de concentration réservé aux femmes pendant la Seconde Guerre mondiale. "On a un peu redécouvert l'histoire de ma tante. Le cadre est magnifique et le contenu est assez vivant. Ils ont vraiment fait un beau travail. C'est très précis et la mise en scène est parfaite", nous explique-t-il, sourire aux lèvres.
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17h45 : Les curieux continuent à déambuler dans les différentes salles. Les réactions recueillies à la sortie du musée sont particulièrement positives. "Il faut revenir plusieurs fois pour pouvoir tout lire. C'est un sacré travail", témoigne Jean-Luc. "C'est très beau et très poignant", explique quant à elle Éliane. Certaines parties du musée sont interactives. Des albums numériques sont à consulter, notamment les photos du bombardement de la ville de Besançon, mais aussi des portraits des 98 fusillés à la Citadelle de Besançon.
17h : le musée est désormais officiellement ouvert à toutes les Bisontines et tous les Bisontins. Il est gratuit tout le week-end.
16h45 : À l'extérieur, les discours officiels prennent fin et notamment celui de Patricia Miralles, secrétaire d'État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire. "Ce musée nous offre aussi la chance unique de découvrir l'art concentrationnaire. Le dissimuler était une condition de survie pour les déportés. Ces précieuses collections, notre précieux héritage, il s'agit de le faire vivre", dit-elle, invitant le public à découvrir ce musée.
"Aujourd’hui, le langage des idéologies les plus nauséabondes se libère"
Anne Vignot, maire de la Ville, s'est également exprimée à la tribune, sans manquer de rapeler que Besançon a été le théâtre de manifestation de groupuscules néonazis ces dernières années. "Aujourd’hui, le langage des idéologies les plus nauséabondes se libère, l’actualité des pays européens nous le rappelle sans cesse : nous ne devons pas faiblir ni laisser instiller des propos ou des actes qui se fondent sur le racisme, la xénophobie, l’homophobie, l’antisémitisme... Nous devons prêter une vigilance de tous les instants aux mots et au sens des mots, et résister à une pensée insidieuse. Depuis plusieurs années, les manifestations néonazies et les agressions de groupuscules d’extrême-droite font régulièrement l’actualité, à Besançon comme ailleurs", a-t-elle notamment dit. Et d'ajouter : "L’humanisme, les valeurs de la république, ne sont pas que des concepts. Ils se traduisent dans nos rapports aux autres, dans les gestes du quotidien, dans l’acte de voter. Ils doivent s’éprouver."
16h20 : le musée ouvre maintenant aux invités de l'inauguration. Ils étaient impatients d’entrer pour le découvrir. La jauge est de 250 personnes. À l'intérieur, des moments extrêmement forts se déroulent sous nos yeux. Quatre soeurs découvrent la prothèse de leur papa blessé de guerre pendant la seconde guerre mondiale sous une vitrine. L'une ne peut retenir ses larmes. "Mon père avait réussi à devenir facteur après avoir perdu un bras. C'est très émouvant de voir sa prothèse ici", nous confie-t-elle. Plus loin, une femme retrouve la robe de mariée de sa mère, confectionnée dans des toiles de parachutes abandonnées par les alliés à la libération.
Les remarques sont positives et certains visiteurs semblent profondément touchés par l'exposition et la scénographie. "C'est traduit en anglais et en allemand aussi, c'est bien ça", souligne un visiteur. Au fil de l’exposition permanente, l’ambiance des salles varie du gris clair jusqu’au noir et participe de l’immersion du visiteur dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Les objets sont mis en lumière avec une grande finesse.
16h10 : Nous entrons à présent dans le musée en catimini, avant l’ouverture officielle au public prévue à 17h, pour accompagner certaines familles qui ont effectué des dons d’objets. Ces échanges précieux sont mis en valeur dans l’exposition temporaire. C’est là toute la richesse du musée bisontin.
Christian Couezard fait partie des premiers visiteurs. Avec sa sœur et son frère, il a fait don de plusieurs objets de famille. Il entre dans la pièce qui est dédiée à sa rencontre avec l’équipe du musée. Des photos et des médailles réalisées en prison par son père durant sa détention ont été remises au musée. Il fond en larmes. L’émotion est extrêmement forte. Il touche de la main une magnifique photo de ses parents, exposée en grand sur l’un des murs de la pièce. Il pense qu’elle date de 1947. « Maintenant, il est rentré dans l’histoire à tout jamais et c’est tant mieux. Merci beaucoup. C’est super, je n’ai pas d’autres mots » dit-il à Mathilde Cantenot, de l’équipe du musée.
Découvrez sa réaction en vidéo :
15h40 : le ruban est coupé et la plaque officielle est dévoilée sous les applaudissements.
15h : La cérémonie débute sous une chaleur écrasante. Un dépôt de gerbe a lieu au pied du monument des fusillés, en face du tout nouveau musée de la Résistance et de la Déportation. Les drapeaux des anciens combattants se dressent. La flamme est ravivée. « Nous vous remettons jeunesse cette flamme sacrée, appelée flamme du souvenir. Elle sera votre abri, votre veilleuse si vous vous perdez dans le brouillard. Le passé n’est vivant que dans l’appétit de l’avenir ». La Marseillaise résonne ainsi que le chant des partisans. Les 98 noms des hommes condamnés à mort à la Citadelle sont énumérés. S'ensuivent les salutations des officiels aux anciens combattants, aux pompiers, militaires et jeunes du SNU présents pour l'occasion.
14h40 : Le thermomètre affiche 32 degrés ce vendredi après-midi à Besançon. L'ascension de la Citadelle est donc particulièrement sportive pour les nombreux invités du jour. Des navettes ont été mises en place à l'entrée du site pour permettre aux personnes à mobilité réduite de se rendre en haut de la Citadelle. En attendant le début de l'inauguration à 14h45, le moindre carré d'ombre est exploité.
14h : Les nouveautés du Musée de la Résistance et de la Déportation sont nombreuses. On peut notamment citer l'ouverture d'un espace dédié aux expositions temporaires. Elles seront renouvelées chaque année. Cet espace n'existait pas dans l'ancienne version. De plus, l'art concentrationnaire est particulièrement mis en valeur avec l'exposition de nombreux dessins et sculptures faites dans les prisons et camps de concentration. Le Musée dispose d'une collection de 600 oeuvres créées par des prisonniers.
13h30 : L'inauguration a lieu en présence d'Anne Vignot, m aire de Besançon ; Aline Chassagne, adjointe à la Culture et aux Musées ; François Bousso, conseiller municipal délégué Citadelle ; Alexandre Arnodo, directeur de la Citadelle de Besançon ; Vincent Briand, directeur du Musée de la Résistance et de la Déportation et toute l'équipe du musée. La présidente de la Région Marie-Guite Dufay ainsi que les députés du Doubs sont arrivés en début d'après-midi, pour assister à la visite protocolaire, non ouverte à la presse. Patricia Miralles, secrétaire d'État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, est également présente. De nombreux élus locaux ont par ailleurs fait le déplacement.
Une visite protocolaire est prévue à 14h, suivie d'une visite inaugurale à 14h45. De nombreux invités sont attendus, notamment les familles ayant procédé à des dons d'objets au musée. À 15h, une cérémonie aura lieu devant le monument des fusillés, suivi d'un discours puis du traditionnel coupé de ruban. Le public sera invité à rejoindre les lieux à 17h, pour découvrir à son tour le musée dans sa nouvelle peau. Le soir, des animations musicales et culturelles sont organisées, jusqu'à 23h.
Installé au coeur de la Citadelle de Besançon, inscrite au Patrimoine mondial de l'UNESCO, le Musée de la Résistance et de la Déportation retrouve sa place de choix dans un édifice intimement lié à cette partie de l'Histoire. Il fait face à un autre lieu de mémoire, le monument des Fusillés, où ont été fusillés 100 Français condamnés par l'armée allemande, entre 1941 et 1944.
Le saviez-vous ? Le Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon est différent des autres musées traitant du même thème. Il a été créé par une rescapée des camps, Denise Lorach, et un historien, François Marcot. "Il est centré sur la thématique de la déportation par mesure de répression et conserve un fonds exceptionnel d’art en déportation. Cette coopération fait que ce musée n'a pas d'équivalent en France", précise le service Communication de la Citadelle de Besançon.
"On est un site UNESCO et dans les valeurs de l'UNESCO, la citoyenneté, l'éducation et la culture sont des valeurs centrales. Quoi de plus vrai que de penser que ces valeurs sont là, à travers ce musée-là ?", nous a expliqué Alexandre Arnodo, directeur de la Citadelle de Besançon. Et d'ajouter : " On se sent un peu vidés, fatigués, on a tout donné pour ce projet, mais on est surtout très fiers. C'est un travail collectif. C'est une fierté de pouvoir se dire qu'autour d'un objet comme celui-là, on a réussi à faire de belles choses humainement. C'est aussi ça, c'est un musée humain qui raconte une histoire humaine".
Informations pratiques :
Le Musée de la Résistance et la Déportation est accessible aux enfants de plus de 10 ans. Certaines pièces peuvent être déstabilisantes, il est donc nécessaire de bien accompagner les enfants.
Tarifs : Adulte : haute-saison 12,5 euros / moyenne saison 11,5 euros / basse saison 9,5 euros - Enfant moins de 4 ans gratuit / 4 à 7 ans 5,80 euros / 8 à 17 ans 9,5 euros. Tarifs réduits pour les étudiants, demandeurs d'emploi, apprenti, titulaire du RSA. Gratuité : Adultes et enfants handicapés + un accompagnateur, ancien combattant (sur présentation de la carte) ; cartes professionnelles tourisme (se renseigner avant votre visite).