Une partie des secrétaires médico-sociales au conseil départemental du Doubs sont en grève ce lundi 26 juin pour demander à leur employeur de revaloriser leur salaire. Contrairement à d'autres collègues du médico-social, elles n'ont pas touché la prime Ségur mise en place par le gouvernement.
Des sons stridents et tonitruants ont accueilli les élus du département du Doubs venus siéger à l'assemblée départementale. Des secrétaires du secteur médico-social du département ont sorti leur flûtes, pipeau et cloches pour ne plus être "les oubliés de la prime Ségur".
Cette catégorie de salariés ne fait pas partie de celles qui ont été retenues par le gouvernement lors de l'attribution de la prime Ségur. Depuis avril 2022, 400 salariés du conseil départemental du Doubs ( qui emploie 2500 personnes) touchent une prime de 183 euros nets dite prime Ségur. Une prime qui depuis a été réévaluée d'une dizaine d'euros.
Cette prime était une promesse du président Macron pour « celles et ceux qui ont été en première ligne dans la lutte" contre l'épidémie du Covid-19.
On considère que nous avons les mêmes droits que les travailleurs sociaux car nous accompagnons les usagers des centres médico-sociaux au quotidien. Nous sommes les premiers visages qu'ils voient.
Sophie Bauduin, secrétaire "médico-social" au conseil départemental du Doubs
En mai 2023, le "collectif des secrétaires médico-sociales du "Département du Doubs" a écrit aux députés, aux sénateurs, aux élus départementaux pour demander que leur profession soit prise en compte dans l'attribution de cette prime. Des professions qui avaient été initialement "oubliées" par cette revalorisation salariale ont pu bénéficier d'un élargissement de cette mesure.
Cette revalorisation de 193 € nets mensuels est accordée aux fonctions d'accompagnement socio-éducatif, et en bénéficient les assistantes sociales, les éducateurs spécialisés, les infirmières, les puéricultrices, les sages-femmes et les psychologues et environ 450 € nets mensuels pour les médecins de PMI. Le Ségur apporte reconnaissance à TOUS les AGENTS mentionnés ci-dessus à l'exception des secrétaires médico-sociales des départements.
Collectif des secrétaires médico-sociales du Département du Doubs
"Equité sur le territoire"
En arrivant ce matin au conseil départemental du Doubs, la présidente Christine Bouquin (divers droite) est venue discuter avec les manifestants et l'intersyndicale FO-CFDT-CGT.
Christine Bouquin s'est engagée à planifier un calendrier de rencontres afin de "trouver de l'équité sur le territoire". En 2024, les discussions autour du régime des indemnités des agents de la collectivité devraient permettre une revalorisation du salaire des secrétaires médico-sociales.
D'autres départements
Les élus d'opposition ont justement prévu de demander à la présidente lors de cette assemblée départementale de s'engager sur ce calendrier.
Depuis 2022, la presse annonce que plusieurs départements ont fait le choix de valoriser leurs agents par l'attribution d'une prime équivalente au Ségur : Paris, Var, Aude, Saône et Loire, le Puy -de-Dôme, et le CCAS du 71, etc. Pourquoi ce qui est possible dans ces départements ne l'est pas dans le Doubs ?
Collectif des secrétaires médico-sociales du Département du Doubs
Pour les élus du groupe d'opposition "Doubs Social Écologique et Solidaire", "le département aurait pu largement anticiper cette revalorisation dans le cadre du régime indemnitaire".
Vers une "convention collective unique"?
Ce débat sur les "oubliés du Ségur" se poursuit encore aujourd'hui à l'assemblée Nationale. Au total, près de 900 000 salariés ont bénéficié d’une revalorisation de 183 euros mensuels mais certaines professions, pas seulement les sécrétaires socio-médicales n'y ont pas encore droits. D'où l'intervention de la députée du Jura lors des questions orales du 23 mai 2023, Danielle Brulebois (Renaissance) :
Toutes ces professions sont concernées par le manque d’attractivité du secteur, notamment celles qui ont été oubliées par le Ségur : secrétaires, comptables, agents d’accueil et des ressources humaines, gestionnaires de paie, agents de maintenance et personnels de ménage.
Danielle Brulebois, députée du Jura (Renaissance)
La députée a demandé à Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée des personnes handicapées où en étaient les négociations pour la mise en place d'une convention collective unique pour permettre cette généralisation de revalorisation. La ministre a précisé dans sa réponse que "la rémunération est importante, mais les évolutions de carrière le sont également. Ce n’est que par cette convention collective unique que nous pourrons obtenir de tels résultats".
Ce lundi matin, les secrétaires médico-sociales du département en grève rappelaient que si ces mesures de revalorisation étaient prises, elles viendraient deux ans après les premiers versements des primes Ségur.