Le Professeur Laurent Thines, chef du service de neurologie du CHU de Besançon, a lancé un appel à se rassembler contre l'utilisation des flashballs. Une manifestation est prévue à Besançon pour ce 17e samedi de mobilisation.
Laurent Thines revient à la charge. Celui qui a récolté 167 000 signature pour une pétition nationale fin janvier contre le LBD (lanceur de balle de défense) appelle les citoyens à se réunir pour parler des dangers du "flashball", ce samedi 9 mars à 14h00, place de la Révolution à Besançon. Un événement Facebook a été créé pour diffuser le message.
"Les lésions constatées et prises en charge par nous, personnels soignants, dues à ces armes utilisées sur des personnes parfois très jeunes ou âgées, exerçant leur droit à manifester, sont choquantes et inacceptables. Enucléation, amputation d’extrémité de membre, fracas maxillo-facial et dentaire, traumatisme cranio-cérébral engageant le pronostic vital. Tant de vies ont été ainsi sacrifiées" s'émouvait le chirurgien, dans une interview pour France 3, le 24 janvier.
Il avouait également n'avoir "aucun intérêt à défendre ce mouvement, je gagne bien ma vie, je suis passionné. Quand on prend une balle de flash-ball dans le corps, on a une chance sur cinq de mourrir ou d'avoir des handicaps. Est-ce acceptable ? Nous sommes en France pas dans une dictature. La violence appelle la violence. La situation n'est plus tenable."Samedi, #ActeXVII, le Pr Laurent Thines, chef de service de Neurochirurgie au CHRU de #Besançon, appelle avec d'autres à une manif pour dire «STOP aux armes sub-létales».https://t.co/3UaIF3xFos pic.twitter.com/8p1JKpKfpl
— David Dufresne (@davduf) 6 mars 2019
Face aux nombreuses contestations dans la presse de Gilets Jaunes vis-à-vis des dégâts des flashballs, le ministère de l'Intérieur a ordonné aux forces de l'ordre qui utilisent des lanceurs de balles de défense (LBD) de s'équiper de caméras-piétons, afin d'éviter les dérives.
Le conseil de l'Europe a appelé à suspendre l'usage des LBD
Le 26 février, le Conseil de l'Europe a pris la parole dans le débat sur l'utilisation des lanceurs de balles de défense (LBD). Trois mois après le début du mouvement des "Gilets Jaunes", l'institution chargée de défendre les droits humains et l'Etat de droit a appelé à "suspendre l'usage du LBD dans le cadre des opérations de maintien de l'ordre" en France, dans "l'attente d'une révision" de "la doctrine d'emploi des armes de force intermédiaire".La commissaire aux droits humains du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatovic, a rappellé que la tâche première des forces de l'ordre "consiste à protéger les citoyens et leurs droits humains".
Fin janvier, une enquête de France Info comptait 40 blessés graves au LBD durant les manifestations des Gilets Jaunes. Des blessures qui "mettent en question la compatibilité des méthodes employées dans les opérations de maintien de l'ordre avec le respect de ces droits", a estimé Dunja Mijatovic.
La France épinglée par l'ONU mercredi 6 mars
La haut-commissaire aux droits de l'homme, Michelle Bachelet -ex-présidente du Chili-, a réclamé cette semaine une enquête approfondie à la France sur les violences policières qui auraient eu lieu lors des rassemblements des Gilets Jaunes depuis le début du mouvement.A ce propos, Michel Forst, un des invités de France Info mercredi 6 mars, indiquait que "l'idée est d'avoir un rapport qui permettrait de mieux comprendre les raisons pour lesquelles il y a eu cet emballement de violences en France". Pour l'ONU, c'est "la gestion des manifestations" et "l'usage des LBD qui est contesté". Une interview à retrouver entièrement ici.