Le boulanger Alexandre Figard a mis en ligne une pétition pour demander au président de la République, à trois ministres et au préfet du Doubs de régulariser la situation de son apprenti Lamine Diaby, menacé d'expulsion, pour qu'il puisse continuer à travailler chez lui.
C'est à la suite de sa rencontre avec son confrère de Besançon Stéphane Ravacley qu'Alexandre Figard, meilleur boulanger de France en 2011, a décidé de lancer une pétition pour que "la situation de Lamine DIABY soit régularisée afin de continuer son apprentissage et d'exercer en France ce métier qu'il a appris et pour lequel il a tout donné, tant par les heures travaillées que par son implication sans faille. La boulangerie a toujours pu compter sur son professionnalisme et son sérieux. C'est un garçon courageux qui ne souhaite qu'une chose : travailler et vivre sans la peur d'être expulsé."
Une pétition mise en ligne depuis le 12 juillet et qui a déjà recueilli plus de 15 500 signatures et adressée au président de la République Emmanuel Macron, au ministre de l'intérieur Gérald Darmanin, à Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, en charge de la citoyenneté et à Élisabeth Borne, Ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion ainsi qu'au préfet du Doubs.
L'histoire se répète donc à Besançon. Aprés Laye Fodé Traoré et Yaya Camara, deux autres jeunes apprentis boulangers originaires de Guinée, Lamine Diaby est sous le coup d'OQTF, Obligation de Quitter le Territoire Français. Une décision combattu par les patrons de ces trois jeunes hommes, particulièrement satisfaits du travail de leurs apprentis et qui ont tellement de mal à recruter.
On se souvient de la grève de la faim de Stéphane Ravacley. Grâce à la médiatisation de sa décision radicale, son apprenti Laye Fodé Traoré peut continuer à travailler en France. C'était en janvier 2021.
Depuis le boulanger Stéphane Ravacley n'a pas cessé son combat pour que les jeunes migrants en formation puissent aller au bout de leurs études même après 18 ans. Actuellement, ces jeunes mineurs qui ont quitté leur pays d'origine, sont formés en toute légalité par le système scolaire français tant qu'ils sont mineurs mais dès leur majorité, ils doivent quitter le territoire français.
Une situation assez récurente en France et pas seulement dans les métiers de la boulangerie-patisserie, les métiers du bâtiment sont également concernés. D'où la création de l'association Patrons solidaires par le boulanger Stéphane Ravacley.
Ce jeudi 15 juillet, le bisontin a rencontré Dominique Anract, président de la Confédération Nationale de la Boulangerie avec une autre professionnelle, Patricia Hyvernat qui a fait elle aussi une grève de la faim pour son apprenti.
Le président de la Confédération Nationale de la Boulangerie, Dominique Anract se dit prêt à relayer auprès des ministères concernés les demandes de régularisation des apprentis boulangers soutenus par l'association Patrons solidaires mais il tient à souligner qu'il ne faudrait pas que "le CAP de boulanger devienne une sorte de "pass" pour obtenir ses papiers. Cela doit rester un métier passion". En France, 24 000 jeunes sont formés chaque année au métier de boulanger, patissier et vendeur. Dans certains secteurs, reconnaît le syndicat professionnel, il reste difficile à trouver des candidats.