Le conseil d'administration de l'association qui porte financièrement le festival a décidé de se retirer. Lumières d'Afrique est donc contraint d'annuler les présentations des films.
"C'est un vrai gâchis. Aussi bien pour la quarantaine de bénévoles qui travaillent à l'année sur le festival que pour les équipes qui présentent les films", explique dépité Gérard Marion, directeur du festival de cinéma Lumières d'Afrique. Une déception qui se comprend : en 1996, il crée l'événement qui s'apprêtait à entamer en novembre sa 18e édition et qui réunissait chaque fois environ 8 000 personnes. Cette année, le festival tire le rideau.
Sans argent, pas de festival
Alors que le programme était sur le point d'être bouclé le 31 août, Gérard Marion appelle la mairie de Besançon pour s'assurer d'un détail d'organisation. C'est là qu'il apprend que le festival prévu du 10 au 18 novembre n'aura pas lieu. Le conseil d'administration de l'Apaca, Association pour la promotion des arts et cultures d'Afrique, a décidé de retirer son soutien à l'événement.
Problème : l'Apaca est la structure adossée au festival. Elle reçoit les subventions notamment de la mairie de Besançon et autres partenaires financiers. Sans son soutien, le festival ne peut engager les frais nécessaires au déroulement de Lumières d'Afrique. De fait, il est annulé, deux moins avant le début des festivités.
"Une transition qui se passe mal"
La cause de cet imbroglio reste encore floue. Pour Gérard Marion, "la situation est issue d'une transition qui se passe mal. Jusqu'à présent, j'étais président de l'Apaca que j'avais crée en 1996 mais j'étais arrivé au terme de mon mandat qui n'était plus reconductible. En avril dernier, la nouvelle équipe a été élue en assemblée générale. Depuis, il y a avait des tensions. Je ne comprends pas leur choix mais je l'accepte".
Un festival réduit à peau de chagrin
Lumières d'Afrique pourrait réussir à maintenir cinq à six projections de films pour les 85 prévus cette année. À l'avenir, le directeur du festival envisage de le faire renaître mais avant cela, "il faut digérer ce qu'il vient de se passer et ensuite faire état des forces vives, motivées par le projet", précise Gérard Marion.