Lors d'une conférence de presse organisée jeudi 21 décembre, la maire de Besançon Anne Vignot déclare s'opposer catégoriquement à la loi immigration votée la veille.
“Immonde”. Voilà comment Anne Vignot, la maire de Besançon, qualifie la loi immigration. Pour la conférence de presse organisée en réaction à cette loi, l’élue de gauche a choisi un lieu symbolique : “Si nous sommes ici à la citadelle, dans le musée de la résistance, ce n’est pas le fruit du hasard”.
“Devoir partir, ce n’est pas un choix. Aucun réfugié ne part par choix”, rappelle l’élue. Pour elle, “une digue a lâché” par l’introduction de la préférence nationale. Cette expression créée dans les années 80 par Jean-Yves Le Gallou, théoricien politique d’extrême-droite et reprise par Jean-Marie Le Pen puis sa fille, consiste à mettre en place une discrimination favorable aux Français par rapport aux étrangers.
“Des personnes seraient dignes et d’autres non”
La loi immigration serait déshumanisante, basée sur des critères hiérarchiques, discriminatoires, “des personnes seraient dignes et d’autres non”, résume-t-elle. L’écologiste fait un parallèle entre la situation économique actuelle et celle des années 1930 : “En plein chaos du monde, en pleine crise économique et sociale. Nous avons généré un terreau de la haine et de la peur”.
Pour elle, une idée vieille comme le monde se dégage de cette loi : les étrangers sont les bouc-émissaires. “C’est d’un archaïsme incroyable”, commente-t-elle. Cette loi aura aussi selon elle un impact humanitaire et économique : “Nous avons des talents dans tous nos quartiers. L’avenir est dans l’intelligence collective, le partage”. Pour la maire, cette loi est contraire au développement économique.
Une loi inacceptable
Parmi les mesures phares, on peut trouver la déchéance du droit du sol. Celle-ci met fin à l’automaticité de l’obtention de la nationalité française à la majorité pour les personnes nées en France de parents étrangers. Il faudra désormais que l’étranger en fasse la demande entre ses 16 et 18 ans. On trouve aussi l’instauration de quotas migratoires qui permettraient de plafonner le nombre d’étrangers admis sur le territoire.
La maire de Besançon est catégorique, cette loi n’est pas acceptable. “Nous atteignons à nos fondamentaux, c’est une rupture majeure”. Elle espère que le Conseil constitutionnel va rappeler “un certain nombre de règles essentielles”. Les Sages doivent en effet statuer de la conformité à la Constitution de ce texte très controversé. Certaines mesures pourraient être censurées.