Au lendemain de l'adoption par le Parlement de la Loi sur l'immigration, Julien Odoul, député RN de l'Yonne et porte-parole du RN, répond aux questions de France 3 Bourgogne.
Le Parlement a approuvé définitivement mardi 19 décembre la loi sur l'immigration, avec 349 voix pour, dont 88 voix du RN et 62 des LR. Le texte a été soutenu par le Rassemblement National, plongeant la majorité présidentielle dans un profond embarras. Une "victoire idéologique" pour Julien Odoul, député de l'Yonne et porte-parole du Rassemblement National.
Comment réagissez-vous à l'adoption de la loi sur l'immigration ?
Julien Odoul : "C'est une victoire idéologique qui valide nos propositions que nous avançons, que nous débattons, depuis un certain nombre d'années. C'est une petite avancée sur le chemin du retour à une politique migratoire de fermeté, avec quelques mesures qui durcissent et qui améliorent la situation, notamment en termes de lutte contre la régularisation, en termes de priorité nationale, en termes d'expulsion également.
Le principe de la priorité nationale est dans cette loi, c'est là la grande victoire idéologique du Rassemblement National et, au-delà, du bon sens.
Julien Odouldéputé de l'Yonne et porte-parole du RN
En tout cas ce n'est pas la panacée pour régler l'immense problème qu'est l'immigration dans sa globalité. Il faut en passer par un référendum tel qu'il est proposé par Marine Le Pen, et par ce référendum avec cette loi constitutionnelle qui permettra de doter la France de tous les outils pour lutter contre l'immigration massive".
Dans cette loi, il y a la notion de préférence nationale ?
J.O. : "C'est une mesure de bon sens qui est appliquée dans 95% des pays du monde : le principe de la priorité nationale, c'est qu'on a plus de droits quand on est un citoyen du pays que quand on est un étranger. C'est ce qui définit d'ailleurs la citoyenneté. Effectivement, ce principe-là, qui nous est très cher et que nous défendons depuis longtemps, marqueur du Rassemblement National, est introduit dans cette loi. Il est introduit avec le versement de prestations sociales pour les étrangers qui résident en France, à partir de 5 ans de résidence, ou 5 de prestations sociales. C'est là la grande victoire idéologique du Rassemblement National, et bien au-delà, du bon sens".
Réside-t-il encore des imperfections dans la loi, comme Elisabeth Borne l'a laissé entendre ?
J.O. : "Nous l'avons dit dès le début, c'est une toute petite loi. Elle contient quelques améliorations et quelques dispositifs encourageants mais qui ne règlent en rien le problème de l'immigration sur sa globalité, notamment le problème sur le droit du sol, sur les demandes d'asile, sur les accords internationaux... Je pense évidemment à l'accord franco-algérien de 1968 dont tous les ressortissants algériens ne seront pas concernés..
Le véritable angle mort, c'est qu'il est nécessaire que la loi française soit supérieure aux directives et aux traités européens, et cela passe par une révision constitutionnelle, donc par ce référendum que nous appelons de nos voeux. C'est une première étape, c'est 10% du chemin qui est parcouru, il faut aller beaucoup plus loin. Il y a urgence dans tous les domaines".