Les opposants au projet de loi immigration, ont manifesté ce lundi 18 décembre 2023. Cette journée est la journé internationale des migrants et celle où la commission mixte paritaire se réunit pour décider de l’issue de ce projet du gouvernement.
“Cela ne nous plait pas du tout, on espère que ça ne passera pas”, s’inquiète Koumar, 15 ans, mineur isolé. Ce lundi, la commission mixte paritaire sur le projet de loi immigration se réunissait. Un moment crucial qui va définir la politique migratoire française à venir.
À Besançon, une manifestation était prévue à 17h (heure à laquelle la commission mixte paritaire se donnait rendez-vous) à l’appel de plusieurs organismes dont la Ligue des Droits de l’Homme et Alternatiba-Besançon. Une centaine de manifestants étaient présents.
De multiples enjeux
Il s’agit pour eux de marcher contre le projet de loi immigration. Pour rappel, lundi 11 décembre, le projet de loi devait arriver à l’Assemblée nationale. Mais la motion de rejet, déposée par les écologistes, a aussitôt mis fin à son examen.
Malgré les différentes positions politiques des partis, les députés l’ont adoptée à la majorité simple. L’exécutif a choisi de poursuivre la navette parlementaire en convoquant une commission mixte partiaire (CMP). Son but : tenter d’aboutir à un consensus entre la majorité présidentielle et la droite.
Les enjeux sont nombreux : la création d’un nouveau titre de séjour, des expulsions facilitées, des quotas migratoires, la suppression de l’Aide médicale d’Etat (AME) ou encore le rétablissement du délit de séjour irrégulier.
“Reconquérir une forme de solidarité”
“Si cette loi passait en l’état, ce serait dramatique. Il y a une instrumentalisation politicienne qui vise à focaliser la peur sur l’étranger”, pense David Guerret, délégué syndical CGT et travailleur social qui travaille avec les demandeurs d’asile. “Selon moi [les demandeurs d’asile] apportent beaucoup à la France. Cette idée de pillage des droits sociaux est une affabulation”, commente-t-il. Pour lui, il faudrait au contraire “reconquérir une forme de solidarité” et cela passe par l’acte d’aller manifester contre ce projet de loi.
“ C’est assez cruel que, pour célébrer la journée internationale des personnes migrantes, la France essaye de faire aboutir un texte qui vise à réduire les droits des personnes qui n’en ont déjà pas beaucoup”, s’émeut Barbara Romagnan, présidente de la Ligue des droits de l’homme. Pour elle, la situation est déjà dramatique, “il y a des milliers de personnes qui meurent pour essayer de sauver leur peau”. Elle estime que cette loi ne ferait qu’aggraver la situation, déjà préoccupante.