Ce samedi 16 décembre 2023, une soixantaine de manifestants sont allés lever le poing pour demander le rejet du projet de la loi immigration et apporter leur soutien aux migrants dans les rues de Sens, dans l'Yonne.
"Cette loi risque, et le mot est faible, de rendre la vie plus compliquée pour les migrants alors qu’ils ne sont en rien responsables des maux dont on les accuse." Alain Job, membre du collectif sénonais de soutien aux migrants et exilés, est révolté, face à un possible vote de la loi immigration.
À deux jours de la journée internationale des migrants, ce collectif a organisé une manifestation dans le centre de Sens (Yonne) ce 16 décembre 2023 contre le projet de loi porté par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
Des inquiétudes autour des futurs débats
Les contours de ce projet de loi divisent tant bien la gauche que la droite. Surtout que pour le collectif, ce n’est pas le fond du problème. "La question de la migration n’est pas un problème. Toutes les statistiques le montrent ! Il n’y a pas de 'grand remplacement'", explique Alain Job.
Mais certains passants trouvent que ce mouvement ne fera pas bouger les choses. "Ça ne sert à rien. Puis je voudrais voir, de leur part, des mesures concrètes", s'exclame un riverain. Un touriste suisse, lui, ne comprend pas cette manifestation. "Je trouve que c'est un thème omniprésent dans l'actualité alors que je ne pense pas qu'il devrait l'être", témoigne-t-il.
Après le retournement de situation, avec la motion de rejet du texte lundi 11 décembre 2023, les manifestants, comme le collectif, sont inquiets des futurs débats qui vont avoir lieu à l’Assemblée nationale. Notamment avec l’extrême droite qui veut durcir par exemple les obligations de quitter le territoire français (OQTF).
"Il faut un rejet total de cette loi !"
"On constate l'influence du RN et c'est un désastre", souligne le membre du collectif. Pour inverser la tendance, les manifestants veulent apporter de la clarté au débat public.
"Ces personnes ne sont pas responsables de leurs maux et il faut les sortir de la précarité", explique une manifestante. Une autre ajoute : "On voit leur parcours du combattant après qu'ils arrivent à Auxerre. Il faut que leur accueil reste digne. Il faut un rejet total de cette loi !"
Ce lundi 18 décembre 2023, la commission mixte paritaire décidera de l'avenir de ce texte afin d'amener un nouveau vote le lendemain à l'Assemblée nationale.