Mardi 19 décembre 2023, le Parlement a adopté la loi immigration, 349 voix pour et 186 contre. Porté par les Républicains, salué par le Rassemblement national, dénoncé par la gauche et source de malaise au sein de la majorité, le texte continue à diviser. Illustration en Franche-Comté, avec de nombreuses réactions politiques et associatives.
Des réactions par dizaines, et qui continuent de tomber. Adoptée par le Parlement mardi 19 décembre, la loi immigration est au centre des débats ce mercredi 20 décembre, en France, mais aussi en Franche-Comté. Après de longues tractations dans de multiples instances (Sénat, Assemblée nationale, Commission mixte paritaire, Matignon...), les députés ont en effet voté à majorité pour ce projet de loi largement influencé par la droite et salué par l'extrême-droite (349 voix pour, 186 contre), mardi 19 décembre.
Un texte attendu par les Français ?
Allongement du délai pour verser les prestations sociales aux étrangers en situation régulière, remise en question du droit du sol, durcissement du regroupement familial et des conditions d'octroi d'un visa étudiant... Les mesures prévues dans ce projet de loi ont, en Franche-Comté, provoqué de multiples communiqués et réactions de la part de partis et personnalité(e)s politiques, syndicats ou encore associations.
Les députés de Franche-Comté, qui ont en majorité voté pour cette loi, ont pour la plupart exprimé leur satisfaction. C'est le cas de Nicolas Pacquot (Renaissance), élu dans la 3e circonscription du Doubs. "La majorité s'est montré au rendez-vous du défi migratoire" a-t-il expliqué au micro de France Bleu Belfort-Montbéliard mercredi 20 décembre. "80 % des Français attendaient ce texte, nous avons répondu à une demande forte".
Un compromis responsable et salvateur pour une réforme migratoire équilibrée.
Nicolas Pacquot,député (Renaissance) de la 3e circonscription du Doubs
Même constat chez sa collègue Danielle Brulebois (Renaissance), qui salue sur X (anciennement Twitter) "un texte utile, un texte de fermeté, attendu par les Français, qui éloigne ceux qui menacent notre pays et intègre mieux les autres". Parmi les députés de la majorité, seul Eric Alauzet dans le Doubs se démarque par son abstention.
Satisfaction encore plus grande chez les élus Les Républicains et du Rassemblement national. "Ce soir l’Assemblée nationale a voté le texte voulu par les Français et défendu depuis des semaines par les Républicains" s'est exclamé Ian Boucard, député LR de la 1e circonscription du Territoire de Belfort. "Un texte qui permettra réellement de lutter contre l’immigration massive".
Un petit pas avant le grand référendum sur l’immigration en 2027 🇫🇷 #PJLimmigration pic.twitter.com/9Q69e4mWPi
— Antoine Villedieu (@villedieu_a) December 19, 2023
Antoine Villedieu, député Rassemblement national de la 1e circonscription de Haute-Saône, se réjouit lui "d'un petit pas avant le grand référendum sur l'immigration en 2027".
Nous ne pouvons accueillir tout le monde sur notre sol, il faut que ceux qui soient là respectent les règles. Et cette loi est faite pour cela.
Annie Genevard,députée Les Républicains de la 5e circonscription du Doubs
Réaction diamétralement opposée chez l'unique député franc-comtois de gauche à l'Assemblée nationale, Florian Chauche, élu dans la 2e circonscription du Territoire de Belfort. Le membre La France Insoumise, qui a voté contre le texte, appelle à l'union contre le retour du "fascisme", incarné selon lui par cette loi.
Les querelles de clocher n’ont plus lieu d’être, il y a péril en la demeure, ils nous faut prendre nos responsabilités et vite !
— Florian Chauche (@FlorianChauche9) December 19, 2023
L’union ou le fascisme voilà ce qui nous attend. Nous n’avons pas d’autres choix. https://t.co/PIFvmxvpMP
Consternation partagée par différents partis politiques. Dans un communiqué, le Parti communiste français du Doubs s'insurge contre une loi immigration, symbole d'un "recul des droits fondamentaux" et qui représenterait une "main tendue à l’Extrême droite". À noter qu'Anne Vignot, maire écologiste de Besançon, avait demandé aux députés comtois mardi 19 décembre "de ne pas voter ce texte qui va à l'encontre du respect des droits de l'homme".
Cette loi remet en cause les droits des migrants à trouver une vie meilleure et se contente de désigner un coupable. Je ne peux accepter cela.
Anne Vignot,maire de Besançon
Symbole du malaise provoqué par le texte, les "Jeunes avec Macron" du Doubs, organisme de soutien au président de la République, avait, lui aussi, demandé aux députés de la majorité de ne pas soutenir "un texte de loi qui contreviendrait aux valeurs et aux orientations de notre famille politique".
Manifestations à venir
Du côté des associations et de la société civile, le coup est également rude. La Ligue des droits de l'homme dénonce ainsi une loi "arbitraire et inhumaine". En Franche-Comté, plusieurs manifestations contre la loi immigration devraient être organisées dans les prochains jours.
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