Café du Théâtre, un an après

La nuit du 13 novembre 2011, Pascal Legal, propriétaire du Café du Théâtre, à Besançon, se faisait poignarder de 99 coups de couteaux par un ancien amant dans son appartement situé au dessus du café. Un an après, le lieu revit.

Il a rouvert ce matin. A 08h00, à l'heure du café crème,  le Café du Théâtre renaissait dans le quartier de la Promenade Granvelle. Il y avait de l'émotion chez les nouveaux patrons, amis avec la victime, comme du côté des clients. Voyez les images de son ouverture ce matin avec le reportage d'Emmanuel Rivalain et Fabienne Le Moing.
Le Café du Théâtre, pour les bisontins noctambules ou amateurs d'une vraie vie de quartier, était un lieu bien connu. L'assassinat de son propriétaire et les circonstances du meurtre  auront marqué les bisontins et créé un climat pesant à Besançon pendant les huit jours passés entre la découverte du corps de Pascal Legal, le 14 novembre au matin, et l'arrestation de son tueur présumé, le 22.

Le Café du Théâtre, chronologie de l'affaire

13 novembre: le meurtre

Le corps de Pascal Legal, 44 ans, est retrouvé nu, lardé de 99 coups de couteau, le 14 novembre dans l'appartement situé au dessus de l'établissement. Fermé de l'extérieur, le lieu a été cambriolé et des retraits d'argent effectués dans le quartier après le meurtre.

15 novembre: l'hommage de Besançon

Au lendemain de la découverte du corps, une centaine de personnes, des salariés, des amis, des commerçants, des clients, se réunissent devant le café.

Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon rend hommage dès mardi au patron du café : "La disparition de Pascal Legal est une immense peine, je le sais, pour beaucoup d’habitués du café du théâtre. Il avait fait de ce lieu un espace de liberté, où la différence était une richesse" peut-on lire dans le communiqué du maire de Besançon.

Sur les réseaux sociaux, les commentaires abondent. Si certains sont de mauvais goûts jouant sur l'aspect sordide du meurtre, les proches eux sont émus d'une disparition si brutale et si violente.

Sur son blog, Samuel un internaute écrit : "La douleur explose, métallique et tapageuse, elle fissure le socle du souvenir. Ton sourire, toujours. Ton humour, toujours. Une intelligence, un caractère qui traversaient les années sans se ternir. On n’imagine pas. On n’imagine jamais ce qui a pu se produire. On n’imagine pas que les forces de la nature meurent aussi."

De son côté, la communauté homosexuelle perd l'un des siens. Sur Facebook, l'association Aides Franche-Comté a posté ces quelques lignes : "Nos pensées vont vers sa famille, ses proches, mais aussi son équipe et ses fidèles clients, qui ont perdu là, une grande âme. L'âme d'un militant, d'un partenaire et d'un pilier d'une vie "Gayfriendly". Il aura laissé pour beaucoup, de merveilleux de souvenirs, rigolade, amusement, soirée, bonheur...Ce drame résonne comme un coup de tonnerre au sein de notre communauté."

22 novembre: Le suspect est arrêté

En garde à vue, un homme, âgé de 22 ans, avoue être l'auteur des coups de couteau meurtiers.

Le jeune homme est originaire de Besançon et a des attaches dans la région lyonnaise. Il est déjà connu des services de police pour des vols et usage de stupéfiants. Il aurait eu un contentieux avec la victime et aurait agi par vengeance selon le procureur. 

Et maintenant?

L'instruction est toujours en cours. Il n'y a pas eu de reconstitution des faits. Aucune date d'un procès n'est annoncée. Les avocats du prévenu en détention provisoire pensent qu'il pourrait se tenir au milieu de l'année 2013.