Dans l'émission de France 2 Cash Investigation, diffusée jeudi 11 novembre à 21h05, Elise Lucet et son équipe se sont intéressés à la gestion des déchets en France et aux promesses des industriels et des pouvoirs publics de leur donner une nouvelle vie. Le Grand Besançon est cité comme modèle.
S'il a vu l'émission, Jean-Louis Fousseret a dû être ravi. S'il ne l'a pas encore vue, nul doute qu'il sera satisfait. Être glorifié par Cash Investigation est une prouesse. C'est ce qui arrive à Besançon et son agglomération, cités comme exemple de la gestion de déchets dans l'émission d'Elise Lucet, "Déchets : la grande illusion", diffusée ce jeudi 11 novembre (21h05) sur France 2 (et déjà disponible sur france.tv). "C'est flatteur, commente Matthias Mennecier, directeur de la Direction des gestion des déchets du Grand Besançon. C'est un retour sur la bonne politique portée depuis 2008." Jean-Louis Fousseret était maire de la commune et président de Grand Besançon Métropole.
Les cinq minutes consacrées à l'agglomération de Besançon (à partir de la 30e minute), sont, il est vrai, élogieuses. "On a même de bonnes nouvelles pour vous. C'est assez rare, alors profitez. Tout n'est pas à jeter dans le monde du déchet. Il y a une ville qui a réussi à réduire ses ordures à la source : Besançon", déclare la voix off.
Des économies grâce au compostage
Depuis 2008, le Grand Besançon a expérimenté la redevance incitative : chacun paie ce qu'il a mis dans sa poubelle. Les poubelles sont équipées d'une puce pour identifier son propriétaire. Avant d'être vidée, la poubelle est pesée.
L'émission de France 2 suit une famille bisontine, qui possède un bac gris où elle met ses coquilles d'oeufs et autres épluchures de poireaux, bananes, pommes, kiwis... Direction le bac de compostage, au pied de leur immeuble. A Besançon, 42 % des habitants compostent.
Cash Investigation annonce que "l'arrivée des bacs à compost a permis de réduire le poids des poubelles d'ordure". Entre 2016 et 2019, la copropriété de l'immeuble du couple a réalisé 1 500 € d'économie : 34 kg en 2016, 27 kg en 2019. Des chiffres confirmés par Matthias Mennecier. Les déchets des bacs noirs ont réduit de 37 % en dix ans. Les déchets résiduels sont passés de 227 kg par habitant par an en 2008 à 142 kg par habitant par an en 2020. "Les habitants ont compris l'intérêt, commente Matthias Mennecier. On est la plus grosse collectivité à avoir déployé la redevance incitative."
Un des deux fours incinérateurs a pu fermer
Cette réduction de déchets a permis de fermer l'un des deux fours de l'usine d'incinération, vieux de 1976. "Il reste un four d'une capacité de 35 000 tonnes" pour trois communautés de communes, confirme M. Mennecier, qui a également noté, depuis cinq ans l'augmentation de la fréquentation de la déchèterie. "On n'a pas d'explication pour l'instant."
Le directeur de la Direction des gestion des déchets du Grand Besançon ne manque pas de projets pour continuer de réduire les déchets. D'abord continuer le déploiement de chalets de compostage au pied des immeubles. Ensuite, "continuer nos opérations de communication pour sensibiliser les habitants. Le niveau de refus est encore importants. Et les bacs jaunes pollués par les ordures ménagères à plus de 20 % sont refusés et ne peuvent pas aller au centre de tri". Il cite l'exemple du quartier Planoise, où des points d'apport volontaire ont été installés pour corriger ce point.
Enfin, si 50 communes sur les 68 de l'agglomération ont recours à une collecte des déchets toutes les deux semaines, l'objectif est de généraliser cette pratique à tout le Grand Besançon. Où les poubelles de 18 communes sont encore relevées toutes les semaines.