Chère flamme olympique : 500.000 euros de dépenses publiques, dans le Doubs “cet argent aurait pu aller à autre chose”

La flamme olympique est de passage ce mardi 25 juin dans le département du Doubs. Allumée par le pilote Sébastien Loeb à Pontarlier, elle terminera sa route à Besançon. Combien a couté le passage de la flamme ? Bien trop selon certains. Un choix assumé côté politique au nom des valeurs du sport et de l’engouement populaire.

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Elle est là. Depuis 8h20 ce matin, la flamme parcourt les routes du Doubs. (Suivre notre direct). C’est le jour J après des mois de préparation et de travail pour les collectivités locales. Derrière l’instant de fête, il y a aussi une histoire de gros sous. Le département du Doubs comme toutes les collectivités locales qui ont choisi d’accueillir cet événement, a dû payer un ticket d’entrée de 180.000 euros. “Le département du Doubs a voté un budget supplémentaire de 180.000 euros" détaille à France 3 Franche-Comté Ludovic Fagaut, 1ᵉʳ vice-président du département. Une somme destinée à financer les animations sur les différents points de passage de la flamme, mais aussi les frais de sécurité. Bilan, si l’on ajoute les frais engagés en plus par les villes traversées, une note d’environ 500.000 euros. 

"Des milliards pour les JO, rien pour les prolos, stoppez cette mascarade !"


Pour le syndicat FO de la région Franche-Comté et son chef de file Fredéric Vuillaume, figure du mouvement des gilets jaunes, ces dépenses publiques n’ont pas lieu d’être. “Le problème, c'est que le gouvernement a dit qu’il devait faire des économies sur les services de l’État, 10 milliards d’euros. Et quand on voit la flamme qui va coûter près d’un demi-million, l’argent aurait pu aller ailleurs, dans les services publics qui sont à feu et à sang et qui manque de personnels” explique le syndicaliste à France 3 Franche-Comté. 

Pour nous, il y avait d’autres priorités alors que les Français ont du mal à finir les fins de mois, comme certains retraités Les gens ne sont pas à la fête loin de là, avec l’annonce de la baisse des indemnités chômage, les changements sur les arrêts maladie.

Frédéric Vuillaume, FO Région Franche-Comté

Pour le syndicat très actif sur Besançon, impossible de ne pas exprimer ce point de vue alors que la flamme va sillonner les rues de la ville. Avec quelques militants, FO a déployé vers 18h15 une banderole devant la gare de Besançon.

30 centimes par habitant : “C’est vraiment une belle fête, sportive, culturelle et populaire”


Du côté du département du Doubs, chef d’orchestre avec le comité Paris 2024 du passage de la flamme dans 7 villes, on assume ce coût et ce choix financier qui représente un budget de 30 centimes par habitant du Doubs.


“L’événementiel a un coût de toute façon, que ce soit la flamme, le festival de musique de Besançon ou celui des Eurockéennes” estime l’élu LR. Ludovic Fagaut, vice-président du département, a pu assister aux premières heures de la flamme dans le Doubs. 

Il y avait 6 à 8.000 personnes dans les rues de Pontarlier. Il y a un engouement extraordinaire, une mise en avant des clubs, des jeunes. On touche aussi l’ensemble d’un territoire.

Ludovic Fagaut, 1er vice-président du Département du Doubs


L’homme argumente encore. Le passage de la flamme n’est qu’une des actions du département en faveur du développement du sport sur le territoire. 

Une torche et des souvenirs... à tout prix ? 


Le département à l’issue du passage de la flamme pourra conserver un exemplaire de la torche Paris 2024 ou de sa réplique. Les souvenirs resteront également dans les têtes, pour la fête ou ses casse-tête de circulation. La flamme ne passe pas tous les jours sur un territoire, elle était passée par exemple en 1992 et 1967 à Besançon pour des JO d’hiver. 


La flamme coûte plus cher qu’un Tour de France. En 2023, les villes de départs qui accueillaient la Grande Boucle devaient verser 90.000 euros à ASO, l’organisateur du Tour. Pour une arrivée, le prix du ticket grimpait à 130.000 euros. Et ces sommes n’ont pas découragé certaines villes à candidater à une étape du Tour. Près de 300 ont envoyé leur candidature. Pour la flamme des Jeux d'été en France, 65 villes ont sorti le chéquier pour écrire un bout de l’histoire des Jeux sur leurs terres.

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