Les faits, particulièrement graves, se sont déroulés la semaine dernière à l'hôpital Jean Minjoz de Besançon (Doubs). Cette femme médecin a tenté de mettre fin à ses jours sur son lieu de travail, le service des urgences.
Jeudi 1er mars 2018, en début de soirée, une femme médecin a tenté de mettre fin à ses jours, dans le service pour lequel elle travaille, les urgences. Ce sont ses collègues qui l'ont sauvée et lui ont prodigué les premiers soins. Admise en réanimation, elle a repris connaissance très rapidement. Une cellule d'urgences médico-psychologiques a été mise en place pour les personnels très choqués.
A cette occasion, divers témoignages recueillis par téléphone et tous concordants relatent un malaise important dans ce service.
Une tentative de suicide sur son lieu de travail résonne d'une manière particulière. On sait que les personnels des hôpitaux, en général, et des services d'urgences, en particulier, travaillent dans des conditions extrêmement difficiles. Mais il est impossible de dire si les conditions de travail sont à l'origine de la souffrance de cette femme et de sa volonté de mettre fin à ses jours.
Elle se trouvait en détresse psychologique, selon les témoignages, et, compte tenu de son état, elle avait bénéficié d'un aménagement de ses horaires de travail.
Aucun syndicat ne souhaite s'exprimer sur le sujet, pour le moment et devant la caméra. La direction de l'hôpital Jean Minjoz, non plus. Sollicitée ce matin, elle nous a signifié son refus, elle ne souhaite pas répondre à nos questions. Elle nous a fait parvenir un communiqué.
Un CHSCT (Comité d'Hygiène, de Sécurité et de conditions de Travail) doit se tenir ce jeudi, le 8 mars. Il était prévu de longue date. Il est possible que d'autres informations soient communiquées à l'issue de cette réunion.
Voici le communiqué in extenso que la direction de l'hôpital nous a envoyé :
"Un médecin du service des urgences du CHU a tenté de mettre fin à ses jours à l’hôpital Jean-Minjoz le jeudi 1er mars 2018 dans la soirée.
Après que des soins les plus attentifs lui ont été prodigués, ce médecin n’est plus hospitalisé au CHU.
Sa situation de mal-être est connue au sein de son service et par la direction qui l’a signalée auprès de la médecine du travail à plusieurs reprises.
Toute la communauté hospitalière est profondément peinée par ce geste d’une particulière gravité, et assure le médecin et son entourage de son soutien dans ces circonstances difficiles.
Des mesures d’accompagnement des équipes sont mises en place auprès des personnels qui souhaitent se faire aider devant cette situation éprouvante."