Annonciateurs du retour des beaux jours, ces oiseaux sont en pleine migration. Jusqu’au mois d’avril, elles seront des milliers à traverser la région. La cigogne blanche se porte plutôt bien. On vous explique pourquoi.
"Regarde, là-bas une cigogne !" Dans les champs, il n’est pas rare de tomber nez à nez avec cet échassier. Sa silhouette noire et blanche complète celle du héron cendré, habitué avec son plumage gris de nos paysages comtois.
Les cigognes composent un ballet minutieusement réglé. Elles sont des milliers à traverser la Bourgogne-Franche-Comté deux fois par an : la période de migration prénuptiale s’étale du 15 janvier au 30 avril, avec un pic de passage de mi-février à mi-mars. Cette année, elle sont à peine en retard. Qui aime voyager quand l'hiver est venteux et pluvieux ?
Elles repartiront à partir de mi-juillet après avoir élevé leurs jeunes.
66 couples reproducteurs de cigognes blanches en Franche-Comté
“Nous avions 66 couples reproducteurs en 2021 en Franche-Comté, dont 41 se reproduisent dans le Territoire de Belfort” indique Samuel Maas, ornithologue à la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) de Bourgogne Franche-Comté. En 1974, la cigogne blanche était pourtant au bord de l’extinction en France. En cause : les changements importants subis par les milieux naturels (remembrements, drainage des marais, usage intensif de pesticides, etc.) mais également la hausse des aléas climatiques en migration et sur les lieux d’hivernage ou encore la prédation par l’Homme en Afrique. “La population est passée de 9 couples en France en 1974 à plus de 5000 aujourd’hui, l’agriculture intensive avait participé à la réduction des effectifs. Aujourd’hui, l’agriculture est plus extensive. Les écrevisses exotiques qu’on trouve dans certains ruisseaux sont des ressources pour les cigognes. On peut sans doute aller encore plus loin en terme de développement de la population de cigognes blanches” précise l’ornithologue. L’Espagne ou la Pologne par exemple recense au moins 35.000 couples.
C’est plutôt un bon signe d’avoir des cigognes. L'écosystème reprend une dynamique, les cigognes régulent des proies
Samuel Maas, ornithologue LPO BFC
La présence et la reproduction des cigognes reste cependant fragile. Dans nos contrées, elle nécessite la poursuite d’actions de préservation des zones humides et de neutralisation de lignes électriques. En Bourgogne-Franche-Comté, la LPO a développé un partenariat depuis plusieurs années avec ENEDIS pour préserver l’avifaune à proximité des lignes électriques.
Où vont passer les cigognes en Bourgogne-Franche-Comté ?
Vous avez plus de chances de les voir dans les vallées. Les oiseaux arrivent par le sud en suivant la vallée du Rhône, puis la vallée de la Saône, avant de bifurquer pour rejoindre la vallée du Doubs et de poursuivre au nord le long de la vallée du Rhin. Il s’agit ici du principal couloir de migration, mais d’autres axes existent (vallée de la Saône, de l’Ognon, long de la Haute-Chaîne, etc.).
Partager vos observations de cigognes
Si vous apercevez des cigognes, vous pouvez aider à leur comptage. Il suffit de saisir vos observations :
- sur la base de données www.faune-france.org
- utiliser l'application mobile "NaturaList" (Google Play & App Store)
- contacter la LPO Bourgogne Franche-Comté sur son compte Facebook ou Instagram