Claude Neuschwander, patron emblématique de l'usine Lip de Besançon, après les grandes grèves qui ont secoué l'usine horlogère, est décédé à l'âge de 89 ans.
"Humaniste, social". Ces mots sont accolés à Claude Neuschwander, ancien patron emblématique de l'usine Lip, installée à Besançon Palente dans les années 60. Ce dernier, surnommé "Neush", est décédé lundi soir 28 août 2023, chez lui à Montpellier, ville dans laquelle il résidait depuis 23 ans. Il était âgé de 89 ans. C'est son épouse, employée chez Lip, qui a annoncé son décès à ses proches.
Ancien journaliste, puis chef de la publicité chez Publicis, il devient ensuite secrétaire général chez Lip avant d'en prendre la tête entre 1974 et 1976, un an après l'un des mouvements sociaux les plus emblématiques de France : la révolte des Lip. Il finit par être mis à l'écart par Antoine Riboud, patron de Danone-BSN, qui l'avait lui-même mis en poste.
/regions/2023/06/05/647dfc7c3e994_000-arp1764725.jpg)
Ancien syndicaliste de la CFDT et militant au Parti socialiste unifié (PSU), très apprécié des ouvriers et ouvrières de l'usine horlogère, il décède 50 ans après la grande grève des Lip, que nous vous racontions par ici. Il a également été directeur de la Fnac au début des années 1980 et a créé Ten, coopérative de conseil aux collectivités. L'homme particulièrement engagé a aussi publié de nombreux ouvrages militants, dont Patron, mais… (Seuil, 1975), L’acteur et le changement (Seuil, 1991), Le libéralisme contre la démocratie (Syros, 1993), Politiquement libre (La découverte, 1999, La démocratie durable (L’Aube, 2005)
Raymond Burgy, responsable de l'atelier taillage de pignon chez Lip et proche de Claude Neuschwander, a réagi auprès de France 3 Franche-Comté. "On a eu une proximité extraordinaire. Y'a l'homme... j'ai travaillé avec le patron et j'étais l'ami de l'homme", a expliqué, ému, Raymond Burgy, rappelant que Claude Neuschwander avait accepté de venir "dans la galère de Lip", quittant un poste confortable chez Publicis.
