Coronavirus : A Besançon, commerçants et restaurateurs cuisinent pour les personnes les plus démunies

Ne pas fermer les yeux. Ne pas baisser les bras. Depuis le début du confinement, Elodie, Chloé, Well, Martin ou Yannick ont décidé d'agir concrètement pour confectionner et distribuer des repas aux personnes en difficulté.

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Un plat chaud, une orange, une viennoiserie, un paquet de chips... Le menu est modeste, mais comme le chantait Brassens, il est de simples morceaux de pain, qui font du bien à l'âme...
 

Depuis le début du confinement, certaines personnes sont enfermées dans un isolement absolu


Elodie Marchon et Well son mari, sont commerçants à Besançon. Lorsqu'ils ont dû fermer leur boutique de CBD, pour cause de confinement, ils ont décidé d'agir. « Ce n'était pas imaginable pour nous de voir tous ces gens en souffrance et de ne rien faire » précise Elodie. « Des personnes agées, des personnes handicapées, des sans-domicile-fixe, des jeunes sans ressources... Beaucoup se sentent abandonnés. Nous avons nous même, Well et moi, connu la rue, la galère, l'incertitude et l'angoisse du quotidien avant de créer notre entreprise. Aujour'hui tout va bien pour nous, mais nous n'oublions pas d'où nous venons et nous avons décidé d'aider ces gens, en leur fournissant de quoi manger...» disent-ils.


Tendre la main aux oubliés du confinement


Au début, Elodie et Well ont fait des courses de nourriture, qu'ils distribuaient aux plus démunis. Mais très vite « cela s'est avéré insuffisant » poursuit Elodie. « Nous avons donc décidé de solliciter d'autres commerçants de notre rue ».

Et cet appel a été entendu. Aymeric Delaire le boulanger a proposé de fournir du pain, des quiches ou encore des viennoiseries. De leur côté Chloé Lardier et Martin de Toustain, restaurateurs à quelques mètres de là, ont choisi de retourner en cuisine pour préparer des repas. « Nous faisons de la nourriture végan. Nous avions donc des stocks de riz, de pâtes, de lentilles, de pois chiches... De quoi faire de la cuisine très simple et très nourrissante. Il nous a semblé évident d'en faire profiter celles et ceux qui en ont besoin » précise Chloé.
 

Nous sommes tous concernés par cette crise. Nous devons rester soudés.


Ensemble on va plus loin... Tous les acteurs de cette chaine de solidarité spontanée veulent croire à cet adage. Et tous puisent leur énergie dans le regard des dizaines de bénéficiaires auxquels ils distribuent désormais des repas à Besançon. La plus belle des récompenses pour Elodie : « certains n'en croient pas leurs yeux. Ils ne savent pas comment nous remercier. Cela fait vraiment chaud au coeur ».

Tous les soirs, Elodie et Well remplissent leur voiture de sacs repas et effectuent leur tournée, essentiellement au centre ville. « Afin de ne faire courir de risque sanitaire à personne, nous portons des masques et des gants, et nous distribuons les repas en respectant les distances de sécurité » explique Elodie.

Et Chloé de poursuivre : « Pour assurer cette sécurité nous avons d'ailleurs besoin d'emballages. Si des restaurateurs pouvaient nous fournir des barquettes dont ils n'ont pas l'usage, ce serait vraiment très appréciable. A terme nous aimerions mettre en place une distribution libre, en installant une table devant notre restaurant. Les gens viendraient chercher leur sac repas sans aucun risque de contamination. Aujourd'hui, nous sommes tous embarqués dans cette galère, mais certains le sont plus que d'autres et vivent des situations abominables. La solidarité est primordiale pour faire face tous ensemble ».

 

Donner ça fait du bien


Pour Elodie, l'important aujourd'hui , « c'est de changer notre regard. Cette misère, elle est sous nos yeux. Elle n'est pas cachée. Chacun d'entre nous peut faire quelque chose pour aider une personne en difficulté. Les paroles ne suffisent pas. C'est la raison pour laquelle nous lançons un appel aux dons. Nous aurions besoin de légumes notamment. C'est dur de voir que certaines grandes surfaces en jettent à la poubelle..».

Solidarité, partage, main tendue.. Des morts forts. Mais pour une utopie ? « Oui peut-être que nous sommes utopistes en effet..» concède Chloé. « Mais il faut malgré tout entretenir cette lueur d'espoir et d'opimisme. La crise sans précédent que nous traversons va peut-être nous faire prendre conscience de la fragilité de notre société, et de la nécessité d'être plus solidaires désormais. Nous pensons que chacun d'entre nous doit s'investir et qu'il nous faut renoncer au consumérisme éffréné qui caractérise notre mode de vie. Nous sommes au pied du mur. Nous devons tous avoir à l'esprit que donner ou partager ça fait du bien...».

Quoi qu'il arrive, les distributions de repas continueront jusqu'à la fin du confinement. Mais l'aide aux personnes isolées ne s'arrête pas là. « Un imprimeur d'Ornans nous a gentiment fourni des attestations de déplacement pour que nous puissions les distribuer. La chaîne de solidarité fonctionne bien. Et quand cette crise sera terminée, nous voulons continuer notre action. Pendant l'hiver notamment...» conclue Elodie.

 
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