Vous n'avez jamais tant ri depuis que le confinement est en place. C'est en partie grâce à eux. Sur la toile, les dessinateurs de presse offrent un sas de décompréhension. Car le Covid-19, même s'il fait peur, on peut en rire. Rencontre avec Rhodo et Berth qui bullent avec leurs crayons à Besançon.
Ils vivent le confinement comme monsieur tout le monde. Mais contribuent à alléger celui de leurs concitoyens. Les dessinateurs-humoristes passent notre drôle d'actu à la moulinette chaque jour, peut-être plus que jamais pour nous en livrer le plus caustique, le plus absurde, pour nous faire sourire... Rire aux éclats même, de ces Français qui se ruent sur des rouleaux de papier toilettes, de ces enfants qui ne veulent surtout pas retourner à l'école. De ces personnels des pompes funèbres que personne n'applaudira à 20 heures.
Rire du coronavirus, ça fait tellement de bien
"C'est le rire qui dédramatise. A partir du moment où l'on se permet plus de rigoler des choses, c'est rajouter du drame au drame. Si on ne peut pas rigoler, tous les gens confinés qu'est ce qu'ils vont faire s'ils n'ont pas des capsules pour rigoler un peu ? ça va être dur pour tout le monde" confie le Bisontin Rhodo qui donne de son talent sur les sites Bastamag, Fakir, Diacritik ou Les Sportives.
Confiné dans son apparement, Berth n'a pas perdu son humour. Loin de là. "Moi, ça fait 30 ans que je suis confiné, cela n'a pas changé grand chose à mon quotidien" lance amusé le dessinateur. Berth dessine pour l'Est Républicain et le magasine Sinémensuel.
"Nos grands-parents nous racontaient la grippe espagnole, nous on pourra raconter le coronavirus, et cette petite "parenthèse" à dessiner, à raconter est agréable" estime le dessinateur bisontin.
Une fenêtre d'inspiration via les réseaux sociaux
"Comme tout le monde, je remercie internet d'exister, et je me dis que si on avait vécu cela il y a une trentaine d'années, les conditions n'auraient pas été les mêmes. Et là, cette fenêtre qu'on a sur le confinement, les confinés par les confinés, c'est là qu'on puise l'inspiration, dans la presse aussi, ce qu'il en reste" décrit Berth.
"On passe des heures commes des voyeurs à regarder ce qui se passe chez les gens, ils racontent leurs vies en permanence. Ils ont besoin, les humains d'autres humains en face d'eux" ajoute Rhodo.
Le dessin de presse reprend la une. "Là on se sent utile, en tant que dessinateur, rigolo de service. On se sent jouer notre rôle, cela fait du bien pour des gens solitaires comme nous" conclut-il.
Pour rire pendant le confinement
La page Facebook de Rod RhodoLa page Facebook de Berth