Les commerces essentiels à notre alimentation restent ouverts. D’autres, moins « vitaux » descendent leurs rideaux. Ce mardi 17 mars, certains n'ont pas oublié d’être solidaires en ces temps difficiles de confinement et restrictions de déplacement.
« On est incapable de fournir à nos salariés des masques et du gel, incapable donc de leur garantir leur protection. Mes salariés ont fait valoir leur droit de retrait et je ferme à midi". Bruno GranVoinnet est pâtissier chocolatier rue de Belfort à Besançon, il ne veut pas mettre la vie de ses salariés en péril « surtout que l’une d’entre elle est enceinte ».
Joint par téléphone, aucune amertume dans sa voix, il poursuit : « De toute façon, j’aurais rapidement manqué de matières premières, comme des œufs ou du beurre : le livreur qui vient de Montbéliard m’a dit qu’il allait rester chez lui. Déjà, deux de ses collègues se sont arrêtés. »
Mais il se montre rassurant : « Moi, je vends peu de pain mais 80 % des boulangeries seront ouvertes. Le pain, c’est fondamental pour nous, Français ! » Il ne s’inquiète pas pour les livraisons de matières premières, comme la farine.
Alors, comme il a fermé à midi, il a distribué à ses clients les produits périssables, comme les gâteaux, les sablés, « pour ne pas gaspiller. »
Des chocolats offerts aux soignants du CHU
Même attitude chez son collègue Xavier Brignon, situé rue de Vesoul, à Besançon. Lui, il n’a même pas ouvert son magasin ce matin, mardi 17 mars. Et c’est au service des urgences de l’hôpital qu’il a donné macarons cake et même chocolat pourtant pas périssables rapidement. « Si je peux apporter un peu de réconfort à ces personnes qui travaillent dur, cela me fera plaisir. » raconte-t-il au téléphone.
Pourtant, il n’était pas contraint par la loi de fermer : il produit des plats du jour, à consommer sur place ou à emporter. «Mes 17 salariés sont en chômage technique. La priorité, c’est la santé. Mon souci, ce n’est pas « de me gaver » comme certains amis m’ont conseillé de faire. Non, l’humain prend le dessus face aux chefs d’entreprise. »
Et la suite ?
Bruno Grand Voynet analyse la situation : « La confédération nationale de la pâtisserie a demandé à ses adhérents de fermer. L’essentiel, c’est de stopper la propagation du virus. » Celui qui assume des responsabilités professionnelles (il est président des métiers de bouche pour le Doubs et vice président à la chambre régionale des métiers) a un souci aujourd’hui : informer ses collègues. « Maintenant, on fait circuler les informations via notre syndicat ou les réseaux sociaux’ pour les adhérents ou non. »
Pas d’inquiétude non plus pour Xavier Brignon pour la suite, économique : «J’ai confiance. Le gouvernement prendra les bonnes mesures. Et ensuite, on remontera la pente. »