Coronavirus Covid-19 : comment l'Assurance Maladie s'adapte à la crise sanitaire

Pour faire face à la crise sanitaire, l’Assurance Maladie a dû mettre en place son plan de continuité d’activités. Exemple dans le département du Doubs.

La Caisse Primaire d'Assurance Maladie du Doubs, ce sont 450 collaborateurs, répartis sur 4 sites dans le département, à Besançon, Montbéliard, Morteau et Pontarlier. Des salariés qui ont dû s'adapter au contexte Covid 19. « 350 d'entre eux sont en télétravail afin d'assurer le maintien de notre mission de service public et 30 salariés sont présents dans nos locaux pour effectuer des tâches indispensables comme la gestion du courrier par exemple » précise Lilian Vachon le directeur de la CPAM du Doubs.

" Maintenir tous nos processus prioritaires de paiement.."

Dans ce contexte de crise, les enjeux sont énormes pour la CPAM et la charge de travail s'est considérablement alourdie depuis le début du confinement. « Nous recevions près de 1000 personnes chaque jour sur nos sites avant la crise. Nous devons donc gérer ce flux aujourd'hui mais en adaptant totalement notre relation client » poursuit Lilian Vachon . « Notre objectif est double : assurer à la fois les remboursements, les paiements des soins et des indemnités tout en garantissant la protection de nos collaborateurs. Nous avons opté pour le contact par mail. Nous en recevons 3000 par jour et ce chiffre a doublé depuis le début de la crise. Nous avons déployé des renforts de ressources pour traiter ces mails et pouvoir apporter des réponses dans un délai de 48 heures. Nous sommes par ailleurs en lien avec les services sociaux afin de pouvoir gérer les cas de personnes n'ayant pas à leur disposition de moyens informatiques ».

" Les patients ne vont plus chez leur médecin.."

Autre problématique cruciale, depuis le début de la crise, la CPAM constate une baisse très importante des consultations de soins, aussi bien chez les médecins généralistes que chez les spécialistes. Une désaffection qui pourrait avoir de lourdes conséquences. « Le danger c'est une sur-crise » poursuit Lilian Vachon. « Les patients ne vont plus chez le médecin. C'est très problématique. Nous constatons une baisse d'activité de plus de 40% pour les généralistes et de 60% pour les spécialistes. Et ce chiffre frôle les 95% pour les masseurs-kinésithérapeutes ou les podologues. Les gens ont peur d'être contaminés dans les salles d'attente notamment, or tous ces professionnels de santé ont pris toutes les mesures pour organiser leurs cabinets et assurer à leurs patients un environnement sécurisé »

" Très forte hausse des téléconsultations.."

Ce phénomène massif de renoncement aux soins risque en tout cas de poser de gros problèmes dans les semaines à venir, notamment pour les femmes enceintes, qui doivent respecter les différentes échéances de suivi de leur grossesse, ou encore les personnes souffrant d'affections de longue durée comme les diabétiques ou les insuffisants cardiaques. Ils sont près de 100 000 dans le seul département du Doubs. En s'éloignant de leur médecin, ces personnes prennent le risque que leur traitement ne soit plus adapté ou renouvelé et que leur état de santé se dégrade.
Heureusement, depuis le début de la crise, les téléconsultations sont en très nette augmentation. Un élément positif et encourageant pour Lilian Vachon « L'an dernier nous avons enregistré 402 téléconsultations dans le Doubs. Or à ce jour nous en sommes déjà à 30700 depuis le 1er janvier. Actuellement 8000 à 10 000 personnes téléconsultent chaque semaine ».

« Soignez vous c'est essentiel...»

Dès la semaine prochaine, la CPAM va lancer une grande campagne nationale afin d'inciter les patients à retourner dans les espaces de soins et de santé. « Pour un infarctus du Myocarde ou un AVC, la prise en charge immédiate est vitale » précise Lilian Vachon. « Or ces pathologies se manifestent parfois par des signaux faibles au départ et les gens ont tendance à s'écouter moins et font le choix d'attendre...».

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