Coronavirus Covid-19 : deux médecins créent une application pour recenser les lits de réanimation disponibles

Dans le Doubs et en pleine épidémie du coronavirus, deux médecins viennent de mettre en place une application dédiée aux professionnels de santé. L'objectif ? Aider les soignants à trouver des lits de réanimation pour leurs malades. Explications.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Alors que l'épidémie du coronavirus s'accélère, dans le Doubs, deux médecins apportent leur aide à leur manière. Le Dr Romain Léger, urgentiste, et le Dr Vincent Bailly, urologue à la clinique Saint-Vincent de Besançon, viennent de créer l'application "Covid moi un lit" pour recenser les lits de réanimation disponibles en temps réel. 

"Les praticiens peuvent mettre à jour rapidement, en 30 secondes, les informations nécessaires grâce à leur portable, leur tablette ou leur ordinateur. Les données sont issues directement du terrain sans la complexité des filtres administratifs", explique Dr Vincent Bailly. Ainsi, les médecins doivent remplir le nombre de lits de réanimation dont ils disposent, mais aussi ceux qui seront bientôt libres (en cours de désinfection par exemple). Seuls les professionnels de santé inscrits sur l'application peuvent avoir connaissance de ces données.

L'idée de cette plateforme est partie d'un constat. "En France, il n'existe aucun outil pour centraliser le nombre de lits disponibles dans les hôpitaux et les cliniques. Chacun fait un peu comme il veut. Certains font des points par mail et d'autres ne communiquent pas. C'est un vrai problème", détaille le Dr Romain Léger.

Actuellement, si on a besoin d'un lit, on appelle la régulation. On peut perdre beaucoup de temps au téléphone. Ça fonctionne à l'ancienne.
- Dr Romain Léger, urgentiste

Ces difficultés ont également été pointées du doigt par le docteur Jean Sengler (Mulhouse) dans une interview accordée à nos confrères du Point, le 22 mars : "La répartition des patients est d'autant plus problématique qu'il n'existe pas en France d'outil permettant de savoir où il y a des places de réanimation libres. Les réanimateurs passent un temps fou au téléphone pour les trouver. [...] J'exprime des craintes, car la pente des admissions est ascendante."

Comment ça marche ?

Concrètement, une invitation est transmise au référent de l'établissement réa covid. Ensuite, le responsable se charge de transmettre aux médecins du service un email qui donne accès à l'application. S'ils le souhaitent, les praticiens peuvent également s'inscrire directement sur la plateforme.

Est-ce opérationnel ?

Sur le papier, oui. Dans les faits, non. L'application n'est pas encore utilisée dans les services de réanimation. Les deux créateurs espèrent une mise en route en Bourgogne-Franche-Comté dès ce week-end, les 28 et 29 mars, ou au plus tard début avril. "Tout dépendra de la réactivité des médecins. On espère un effet boule de neige. L'idée, c'est d'étendre le dispositif à l'échelle nationale", insiste le Dr Romain Léger. Les deux amis voient plus loin et réfléchissent aussi à l'élaboration d'un "système de notifications" : "Par exemple, si un médecin a besoin d'un lit et que le professionnel se trouve à proximité d'une structure en disposant, il pourrait recevoir une notification.

Le projet a été soumis à l'Agence régionale de santé (ARS). Les deux médecins attendent un retour. Le CHU de Besançon et l'hôpital Nord Franche-Comté de Trévenans, que nous avons contactés, n'ont pas souhaité faire de commentaires sur cette application.
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité