Il devait dévoiler sa dernière création au salon international de l’horlogerie de Bâle, à la fin du mois. Mais confinement oblige, Baselworld, a été reporté. C’est donc sur les réseaux sociaux que John-Mickaël Flaux a présenté sa nouvelle horloge automate, jour après jour.
Il a publié sa première vidéo le 30 mars dernier. Il y annonçait qu’il dévoilerait chaque jour jusqu’au 10 avril une photo ou une vidéo de sa dernière création, faute de pouvoir le faire à Bâle et dans d’autres salons horlogers, comme il l’avait prévu. Jour après jour, John-Mickaël Flaux a donc montré un peu plus de sa nouvelle horloge de table automate. Jusqu’à la présenter toute entière vendredi dernier.
Détourner les complications
Pour cette nouvelle création, John Mickaël s’est inspiré de son animal fétiche : le guépard. Il a d’abord utilisé ses pièces d’horlogerie pour donner une forme de félin à son automate, avant « de se débrouiller pour que les-dites pièces puissent assurer leur fonction horlogère».
Un tour de force encore compliqué par un mécanisme de sonnerie totalement associé au guépard: « quand le mécanisme fonctionne, l’intégralité du guépard bouge », explique le jeune créateur. « La patte avant gauche sert au déclenchement, la patte avant droite sert à lire le temps: c’est un mélange de spectacle, de complication horlogère et de beauté animale »
Une course contre le temps et les limites
Avec cette nouvelle horloge en laiton et acier brossé sur laquelle il aura travaillé quatre mois, dessiné toutes les pièces, fabriqué les deux tiers d’entre elles et imaginé une base de rouages en ligne pour que les mouvements de l'automate puissent se succéder les uns derrière les autres, John-Mickaël entame « une longue série de créations qui allient son métier d’horloger et d’automatier en le détournant vers d’autres univers : ceux des animaux, des insectes, des machines, de la mécanique… » « Je me suis beaucoup interrogé sur les codes horlogers en imaginant ce guépard », explique-t-il. « Fallait-il les conserver, s’en détacher complètement? » Aujourd’hui, le jeune créateur semble avoir trouvé sa voie.
Une ascension fulgurante
Il y a quelques mois, en juillet 2018, nous avions rencontré John-Mickaël à Morteau, où il venait d’ouvrir son premier atelier d’horloger. Le jeune homme, qui avait 26 ans à l’époque, mettait la dernière main à la « Car Clock », sa première horloge de table automate, inspirée par une voiture de course des années 30.
Original, décalé et un rien extravagant, ce premier modèle a séduit de riches acheteurs en Suisse, à Monaco, aux Emirats, et assuré à John Mickaël un fond de roulement et une notoriété qui lui ont permis de passer à un autre niveau.
Aujourd’hui installé à Besançon, il peut donner libre cours à son imagination dans un atelier beaucoup plus grand, en sachant que quelques collectionneurs sont prêts à débourser une somme à cinq chiffres pour s’offrir, à travers ses créations, un concentré d’art et d’excellence horlogère.