Coronavirus, Covid-19 : "Nous ne sommes pas inquiets, franchement" dit Chantal Carroger, directrice du CHRU de Besançon

La Franche-Comté est "entrée dans le train de l'épidémie", a précisé le directeur adjoint de l'ARS. Durant la conférence de presse donnée ce vendredi, Chantal Carroger directrice du CHRU de Besançon, a rappelé les dispositifs mis en place au CHRU de Besançon, où 9 soignants ont contracté le virus.

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Ce vendredi, une conférence de presse avait lieu à Besançon, pour faire le point sur la situation concernant la propagation de l'épidémie de coronavirus, en présence d’Olivier Obrecht, directeur général adjoint de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté, Joël Mathurin, préfet du Doubs, David Philot, préfet du Territoire de Belfort, Chantal Carroger, directrice générale du CHRU de Besançon et du Dr Gilles Blasco, coordonnateur des risques infectieux du CHRU de Besançon. 

"Depuis le point de situation que nous avons eu hier jeudi, nous avons 24 cas supplémentaires depuis" a expliqué le Dr Olivier Obrecht, Directeur adjoint général adjoint ARS BFC. Ce dernier a également tenu à préciser que l'épidémie, et de ce fait le chiffre des malades, était évolutif. "Les chiffres ne sont plus vraiment parlants aujourd’hui, tout change très rapidement. Ce qui est important, c’est le civisme de chacun, et les précautions à prendre ainsi que les cas guéris" a-t-il ajouté.

Ce vendredi à 14h, l'Agence Régionale de Santé de Bourgogne Franche-Comté annonçait 80 cas de coronavirus dans notre région.
 
Au CHU de Besançon, neuf soignants sont atteints du coronavirus. Parmi eux, un est hospitalisé et huit sont à domicile, car ils ne présentent pas de complications particulières. Au total, à cette heure, 19 personnes ont été testées positives au covid 19 au CHRU de Besançon.

Chantal Carroger, directrice de l'établissement hospitalier bisontin, s'est voulue rassurante ce vendredi, lors de la conférence de presse de l'ARS. Elle a détaillé les dispositifs mis en place au sein de l'hôpital Minjoz à Besançon. "La situation est maitrisée, on sait ce qu’on fait, on sait ce qu'on doit faire, on sait ce qu’on va faire. Nous ne sommes pas inquiets, franchement, honnêtement. On s'organise et c'est normal de s'organiser" a-t-elle expliqué, en présence du Dr Gilles Blasco, coordonateur des risques infectieux au CHRU Besançon. 

Une cellule de veille, transformée en cellule de crise, est opérationnelle. Plusieurs mesures ont été mises en place comme : 

► L'augmentation des postes au centre 15

Trois postes supplémentaires de médecins régulateurs ont été alloués au centre 15 du CHU de Besançon. C'est ce numéro d'urgence qui centralise tous les appels concernant les suspicions de coronavirus. Les autorités ont d'ailleurs rappelé à plusieurs reprises qu'il est totalement proscrit de se rendre chez son médecin traitant ou directement aux urgences en cas de symbtômes.

"Tout doit passer par le centre 15, c’est important" a appuyé le Dr Gilles Blasco - coordonateur des risques infectieux CHRU Besançon. "On a réquisitionné une salle pour la transformer en salle de régulation. Les appels téléphoniques augmentent. Plus de 200 par jour, en plus de ce qu’on a tous les jours, c'est à dire environ 1000" a détaillé Chantal Carroger.

A partir de ce week-end, 15 postes supplémentaires vont à être ouverts en plus. Les appels ont augmenté d'environ 20%. 

► Une salle de réception des appels supplémentaires

Une salle, la salle de restauration des internes, a été réquisitionnée pour organiser la réception des appels au centre 15.

► Une salle d’accueil spécifique aux urgences

Afin que les personnes potentiellement infectées ne rentrent pas dans les urgences aux côtés des autres malades, une section leur a été réservée. "On appelle ça une salle d’accueil spécifique, pour les gens qui ont des problèmes respiratoires" précise la directrice de l'établissement hospitalier. En fonction de leur bilan santé, ces personnes seront dirigées en service de réanimation ou en service de maladies infectieuses.

► La déprogrammation d'une partie de la chirurgie

La cellule de crise a pris la décision de déprogrammer une partie de la chirurgie, à partir de jeudi soir. "Parce que nous avons besoin de personnels. Nous avons des agents de l’hôpital positifs au coronavirus. Ils sont dans les services de médecine. Il faut donc que nous renforcions les personnels dans ces services" a justifié Chantal Carroger, précisant que l'hôpital avait également fait appel à des personnels soignants retraités, sans succès pour l'instant.

"Bien évidemment toutes les urgences seront prises en charge en chirurgie. Tous les patients en ambulatoire ne sont pas déprogrammés, car ces gens-là n’utilisent pas de lits" explique-t-elle. Sur 324 interventions programmées la semaine prochaine, 70 seront déprogrammées.
 


Quels sont les profils des personnes hospitalisés à Besançon ? Pour l'instant, c'est difficile à déterminer. En effet, des statistiques sur 19 cas sont inutiles et peu révélatrices. Cependant, le Dr Gilles Blasco précise : "Sur une série de miliers de malades, qui comme à être publiée, avec les cas chinois par exemple, les patients ont une soixantaine d'annés. Dans 90% - 92% des cas, ça se passe très bien et en quelques jours ils peuvent sortir tranquillement. Dans 10% des cas à peu près, les choses s’aggravent. On a besoin de plus de litres d’oxygènes pour maintenir les paramètres vitaux. À ce moment-là, c’est vers le secteur de réanimation que les patients sont dirigés". Ce dernier précise également être étonné par le faible cas d'enfants concernés par le coronavirus. Pourquoi ? "Nous ne le savons pas encore" explique-t-il.
 
 

"Il faut rester optimiste"


A-t-on la capacité de gérer le coronavirus alors que la crise de l’hôpital public sévit depuis plusieurs mois ? a interrogé un journaliste présent dans la salle de conférence. "Oui, on est capable. On est capable d’ouvrir un centre d’accueil avec box, de recevoir 200 appels supplémentaires… Oui, nous avons le personnel qui est mobilisé" a déclaré Chantal Carroger. Et d'ajouter : "Il faut rester optimiste, les personnes soignantes qui aujourd’hui sont chez elles, vont revenir. On est dans un système ou le confinement est de 14 jours".

"Lors d'une situation de crise dans le milieu sanitaire, les gens se mobilisent spontannément. C'est la richesse de ce système hospitalier, ce qui ne veut pas dire que par ailleurs on a pas en continu des difficultés organisationnelles et structurelles qu'il faut traiter. Ca veut pas dire qu'on peut travailler comme ça pendant des mois et des mois, puisque les personnels sont soumis à une importante pression, avec un nombre d'heures supplémentaires qui explose" a tout de même tenu a préciser Olivier Obrecht, directeur général adjoint de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté. 
 

A Thise dans le Doubs, 10 résidents d'un Ehpad confinés dans leur établissement


Dans l'après-midi, le maire de Thise Alain Loriguet a confirmé l'information de nos confrères de l'Est Républicain. 10 pensionnaires de l'Ehpad sont confinés dans leur chambre. Les pensionnaires ont une légère toux et de la fièvre aux alentours de 38,5 degrés. Leur état n'inspire pas d'inquiétude. Aucun n'a été hospitalisé. Les familles ont été prévenues et les visites sont interdites. Par précaution, le maire de la commune a décidé d'interdire les rassemblements de plus de 50 personnes sur la commune. 
Que faire si vous pensez avoir été contaminé par le coronavirus ?
En cas de signes d’infection respiratoire (fièvre ou sensation de fièvre, toux, difficultés respiratoires) dans une zone ou dans les 14 jours suivant le retour d’une zone où circule le virus :
Contactez le Samu Centre 15 en faisant état de vos symptômes et de votre séjour récent.
Evitez tout contact avec votre entourage.
Portez un masque (sur prescription médicale).
Ne vous rendez pas chez votre médecin traitant ou aux urgences, pour éviter toute potentielle contamination.
Un numéro vert répond à vos questions sur le Coronavirus COVID-19 en permanence, 24h/24 et 7j/7 : 0 800 130 000.
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