"Le premier jour, je suis resté chez moi à gamberger" raconte le photographe, "et ça a été une évidence qu'il fallait documenter cette période. C'était une nécéssité pour moi de porter un regard sur cette époque tellement incroyable, sans précédent. En tant qu'observateur, témoin, photojournaliste, je ne pouvais pas ne pas travailler là-dessus"

Pendant le confinement, dans le bus pour Chateaufarine. Besançon, 2 Avril 2020
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© Raphaël Helle/Signatures

Centre ville de Besançon, Doubs, 23 Mars 2020
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© Raphaël Helle/Signatures
"Au début du confinement, j'ai erré dans les rues du centre ville, dans la boucle. Avec parfois l'impression d'être comme dans un film de science fiction, le dernier humain sur terre. " raconte le photographe qui continue à explorer la ville et ses alentours dans une ambiance étrange: "Depuis des semaines, il fait beau tout le temps, tous les jours ce ciel bleu, sans trace d'avion sans rien..."
Ce travail très libre et très personnel, Raphaël Helle le relie à l'incertitude. Celle qu'il ressent comme nous tous face à cette crise et celle de la surprise de la photo non préparée, de la rencontre: "j'essaie de coller au jour le jour à ce que je ressens de cette époque" confie-t-il.

2éme jour de confinement, dans le quartier Rivotte à Besançon, 18 Mars 2020
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© Raphaël Helle/Signatures
Son travail s'est précisé avec le temps; "Je suis en train de me concentrer sur les premiers de corvée, ceux qui travaillent: Les femmes de ménages, les éboueurs, les infirmières, les caissières etc.. Tout ces gens qui sont utiles et auquels le monde capitaliste porte peu d'intéret; Encore une fois, ajoute-t-il, "je me retrouve à photographier les oubliés. C'est un peu le premier de corvée contre le premier de cordée."

Sandrine, aide à domicile présente à ses amis une visière que l'on vient de lui donner. Quartier Palente, 18 Avril 2020
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© Raphaël Helle/Signatures
Raphaël Helle se demande s'il aura le temps d'explorer toutes les pistes qu'il aimerait suivre avant le déconfinement progressif à partir du 11 Mai. Contributeur de l'agence Signatures, il participe avec d'autres photographes au récit documentaire du confinement: "On essaie de trouver une cohérence autour de ce nouveau monde", explique-t-il, "Personne n'a jamais raconté ça, il y a un côté stimulant."

Nadine, agent d'entretien tôt le matin, nettoie les parties communes d'un immeuble, rue des Cras, Besançon, 21 Avril 2020
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© Raphaël Helle/Signatures
Pour aller un peu plus loin
Le travail de Raphaël Helle:https://raphael0715.wixsite.com/raphael-helle/a-l-heure-du-confinement