Emmanuel Macron l'a précisé dans son discours, le commerce de détail alimentaire reste en théorie possible sur les marchés. Mais certains professionnels ne cachent pas leur inquiétude à l'approche des fêtes de Noël.
Sous la halle du marché couvert de Besançon l'ambiance est plutôt calme. Seuls quelques clients sont présents devant les étals. Josiane et Jean Claude, tous deux retraités, sont venus faire leur courses avant la mise en place du confinement. « Nous voulons faire le plein de certaines denrées car nous allons essayer d'éviter de sortir de chez nous ces prochains jours » précise Josiane. « Nous ne nous attendions pas vraiment à devoir revivre un confinement et nous anticipons la fermeture de certains commerces..».
Inquiétude et incertitude...
Quelques mètres plus loin, Gilles le fleuriste prépare ses bouquets avec soulagement. « La bonne nouvelle pour les fleuristes ou encore les horticulteurs, c'est d'apprendre ce matin que nous allons pouvoir ouvrir jusqu'à dimanche. Cela va nous permettre d'écouler nos stocks comme prévu. Mais pour la suite malheureusement nous sommes très inquiets. Nous allons devoir fermer comme lors du premier confinement. C'est désespérant car nous avons fait beaucoup d'efforts pour essayer de remonter un peu la pente et là nous repartons dans l'inconnu. Quand pourrons nous ouvrir de nouveau ? Je n'en sais rien. C'est dramatique. Le métier de fleuriste est sur le point de disparaître. Certains de mes confrères qui travaillaient beaucoup avec le secteur de l'événementiel ou des mariages annoncent des pertes de chiffre d'affaires allant jusqu'à –moins 70% pour 2020. C'est terrible...».
" Nous allons devoir nous adapter..."
Juste en face, Emeline qui tient une boucherie avec son mari veut rester optimiste malgré tout. « Tout d'abord j'ai une pensée pour nos confrères qui ne sont pas considérés comme commerces essentiels. Personnellement je suis surprise car je m'attendais à un renforcement du couvre-feu. Mais nous allons bien sûr nous adapter. Nous ne sommes pas les plus à plaindre. Pour Noël nous allons proposer des plus petits produits, adaptés à de plus petits rassemblements. Il est clair que nous vendrons beaucoup moins de dindes et nous allons donc proposer à nos clients des pintades ou des poulardes. Nous n'avons pas d'informations sur la suite mais nous gardons le moral malgré tout..».
" Pourrons-nous écouler nos stocks ? "
Un constat partagé par Patrick, fromager sous la halle. « On a un peu de mal à comprendre pourquoi on bloque une nouvelle fois le pays mais nous allons nous adapter. A priori c'est parti pour 4 semaines mais nous avions anticipé les fêtes de Noël et nous nous posons beaucoup de questions. Allons nous pouvoir écouler nos stocks ? Serons nous suffisamment approvisionnés par nos fournisseurs ? Moralement cela devient pesant. Noël c'est la plus grosse période pour nous et nous espérons pouvoir travailler convenablement mais rien n'est sûr aujourd'hui...».
" Nous allons tout faire pour préserver le commerce à Besançon..."
Encore beaucoup de questions et d'incertitudes donc pour les commerçants travaillant sur les marchés. Une inquiétude à laquelle Anne Vignot a tenu à répondre en personne. « Nous avions anticipé depuis plusieurs semaines un éventuel recours au confinement » précise la maire de Besançon « Nous avons donc mis en place des mesures sanitaires très strictes depuis l'été dernier. Je veux dire aux bisontins que suis très attachée à la présence de ces marchés, couverts ou extérieurs dans la ville. Nous allons donc tout mettre en œuvre pour qu'ils puissent continuer à avoir lieu à Besançon, sauf bien sûr en cas de directive du gouvernement imposant leur fermeture. Mais nous demanderons aux commerçants d'être très vigilants sur le plan sanitaire afin d'assurer la protection de leur clients. Notre objectif est que l'activité commerciale soit le moins possible impactée par les nouvelles mesures annoncées par le gouvernement..».