Covid19 À Besançon et Vesoul : des entreprises ferment, d’autres travaillent

Certaines entreprises ont arrêté de travailler, d’autres poursuivent leurs activités. Sans forcément mettre en place des mesures de précaution pour leurs salariés. Des syndicalistes réagissent.

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Selon Henri Venet, secrétaire général de l’IUMM (l’union des industries et des métiers de la métallurgies), peu de sociétés ont cessé le travail sur le bassin de Besançon ce matin, mardi 17 mars. Ont fermé leurs portes les entreprises Stanley Tools et Auge.
Joint par téléphone, il raconte que le syndicat patronal émet deux préconisations en direction des chefs d’entreprise : « favoriser le travail à distance, c’est une question de bon sens, et installer sur les sites les fameuses mesures barrières. »
Il envisage que les problèmes à venir concerneront l’approvisionnement en matières premières et l’acheminement des produits finis.

Même constat pour Étienne Boyer, président du pôle des Microtechniques : « On nous demande surtout comment faire pour les demandes de chômage partiel mais d’une manière générale, ça roule. Ça roule, tant qu’ il y aura des matières premières ou semi-finies, tant qu’il y aura des commandes et des gens qui viennent travailler.»

Et c’est là peut-être se trouvent les difficultés.

Du côté syndical

Chez PSA Vesoul ( près de 3000 salariés), deux cas avérés de Coronavirus ont été constatés la semaine dernière, qui sont montés à trois en début de semaine et peut-être quatre aujourd’hui. « C’est un peu la panique dans les ateliers, raconte Cédric Fischer de la CGT. On fournit en pièces détachées l’Europe entière. Donc on ne s’arrête pas. On a dans certains secteurs de l’usine ni masque ni gel. On manque de tout, certains ont utilisé pour se désinfecter les mains et les équipements de l’eau javellisée ou du liquide lave-vitres. Dans un atelier, 40 personnes ont voulu exercer leur droit de retrait. Devant les menaces de licenciement pour refus de travailler, une quinzaine a repris le travail au bout d’une heure, 22 ont tenu toute la journée. Il y a beaucoup de gens qui vont à l’infirmerie et le taux d’absentéisme est très élevé. »
Pour ce syndicaliste c’est simple, il veut la fermeture de l’usine.

Mouvement de colère et d’inqui aussi à l’entreprise Safran, Parc Lafayette, à Besançon. De source syndicale, pratiquement tous les salariés, soit environ 300 personnes, sont sortis de l’usine ce matin, se plaignant de leurs conditions de travail en cette épidémie de Coronavirus.  Ils n’auraient  aucune information ni aucune protection à l’intérieur de l’usine. Ce débrayage a été organisé car ils voulaient exercer leur droit de retrait.
Hasard ou pas, des forces de police sont passées devant l’usine et les salariés ont repris le travail. Une solution pourrait être trouvée rapidement pour résoudre cette situation.

Plusieurs syndicats ont été conviés en préfecture ce matin et reçus par le directeur de cabinet. Parmi eux, José Aviles, secrétaire départemental de la CGT pour le Doubs.  Il s’étonne que le représentant du préfet leur ait expliqué que, compte-tenu de l’interdiction des rassemblements, aucune manifestation ne serait autorisée.
Le représentant syndical s’inquiète qu’une partie seulement de la population soit confinée, chez elle, et donc protégée. D’autres entreprises ou collectivités territoriales continuent de faire travailler leurs salariés « dans des conditions inacceptables pendant cette épidémie de Coronavirus » selon José Aviles.

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