Le juge chargé de l'instruction sur le crash en 2004 d'un Boeing 737 au large de l'Egypte vient de prononcer un non-lieu. Plusieurs familles de Bourgogne-Franche-Comté avaient trouvé la mort.
Pourquoi un non-lieu ?"Une ordonnance de non-lieu a été rendue le 11 juillet mais nous avons fait appel", a déclaré Me Jean-Pierre Bellecave, l'un des avocats de l'association des familles de victimes. Une information confirmée par le parquet de Bobigny.
Le juge a suivi les réquisitions du parquet qui avait demandé un non-lieu en janvier 2016, estimant que l'enquête ne permettait "pas de retenir d'autre hypothèse que celle des fautes imputables à l'équipe de pilotage", décédée dans l'accident de la compagnie égyptienne à bas coût Flash Airlines.
Le parquet avait ainsi pointé du doigt de "nombreux manquements", des "calculs approximatifs" et des "analyses sommaires entraînant de mauvaises décisions" de la part des pilotes.
Pourquoi les avocats font appel ?
Me Bellecave estime que l'enquête doit se poursuivre et qu'un procès doit avoir lieu. L'avocat reproche à la justice d'avoir "laissé dormir le dossier". Une action judiciaire est en cours au civil pour "mauvais fonctionnement du service public de la justice", a-t-il déclaré.
Son confrère Me Gérard Montigny, qui représente lui aussi l'association, estime de son côté que "les magistrats sont dans une situation de paralysie", "les Égyptiens n'ayant pas coopéré".
En 2009, un rapport d'experts avait souligné l'insuffisance de la formation des pilotes et dénoncé les "manquements" de la compagnie.Les experts avaient aussi relevé la "fatigue" due au temps de service des deux pilotes lors des deux semaines précédant le crash.
148 morts dont de nombreux Français
Le 3 janvier 2004 le crash du Boeing 737 avait fait 148 morts dont 134 Français à Charm el-Cheikh (Egypte).
Le jour du drame, trois minutes après son décollage de la station balnéaire à destination de Paris, l'appareil de la compagnie égyptienne à bas coût Flash Airlines s'était abîmé en mer Rouge se déséquilibrant sur la droite.
En Franche-Comté, une famille de Montfaucon, un père, sa femme et une fillette de 12 ans faisaient partie des victimes.
En Bourgogne, la famille Fouchard, originaire de Franche-Comté, avait perdu onze membres de sa famille