Mis à l'arrêt pendant deux mois, le secteur de l'immobilier redémarre ce 11 mai avec des difficultés mais de la confiance.
Premier jour de reprise à l’Agence Vauban de Besançon, la priorité c’est la mise en place des mesures de prudence : « ce matin, on est en train d’organiser l’accueil du public » explique le co-gérant de l’agence, Pierre Garrigues, « on va limiter le nombre de personnes, gérer les distances, proposer du gel et nous avons prévu le nettoyage des tables, des poignées de portes etc… Mais nous demanderons à nos clients de porter un masque ».
Côté visites, les pratiques ont été aussi adaptées: « nous demandons aux propriétaires d’être absent dans la mesure du possible et de laisser les portes et volets ouverts ainsi que d’aérer les locaux. Nous allons visiter masqués avec les clients » précise le dirigeant de l’agence.
De la demande aussi de la part de locataires qui avaient donné leur préavis avant le confinement et qui doivent trouver rapidement un appartement à louer : « nous allons pouvoir reprendre les états des lieux. »
« Jusqu’à fin juillet c’est habituellement la plus grosse période de l’année», explique Pierre Garrigues, « et pour les commerciaux la reprise est importante, ils n’ont pas eu de revenus pendant deux mois. »
Même constat pour le représentant bourguignon du SNPI (Syndicat national des professionnels immobiliers) Serge Troubat, installé à Dijon: « les seules transactions réalisées étaient des décisions d’achat prises avant le confinement », explique-t-il, « les trésoreries sont mises à mal avec un effet retard. Entre la signature de la promesse et l’acte, le délai moyen est de 2 à 3 mois. Nous allons pouvoir percevoir les honoraires des contrats signés avant le confinement, mais comme il n'y a pas eu de transactions pendant, il va y avoir deux ou trois mois de creux. »
Les professionnels sont pourtant confiants dans la reprise. Le marché, très dynamique ces deux dernières années devrait reprendre de plus belle. Les taux sont toujours bas et les acquéreurs potentiels ont passé pas mal de temps à regarder les petites annonces sur internet pendant le confinement.
Pour le représentant FNAIM de Franche-Comté, l'avenir reste cependant incertain, et la reprise prendra du temps : « pendant deux mois tout a été figé » rapelle Laurent Reynaud, président de la FNAIM, « les ventes, l'urbanisme, les banques, les artisans etc... La reprise ne va pas être immédiate, il faudra du temps. La situation économique des agences qui font de la transaction est difficile. Pour ceux qui étaient bien installés et qui avaient de la trésorerie ça ira, mais pour les autres ce sera compliqué» s'inquiète le président.
Beaucoup de soucis aussi pour les syndics : « avec l'interdiction de rassembler plus de 10 personnes, difficile d'organiser toutes les assemblées générales de coproriété avant la fin de l'année. L'un de mes confrère en tient 200 par an ! »