Déconfinement : Le vélo sera-t-il le nouveau mode de déplacement prisé après la crise sanitaire ?

Plus rassurant que les transports en commun, plus écologique et économique que la voiture, le vélo devenir la mobilité privilégiée après la crise sanitaire liée au coronavirus. Certains appellent déjà à un « déconfinement cyclable ».

Les rayons tournent sur les pistes de Besançon. Car certains partent de bon matin, sur les chemins bisontins, à bicyclette. C’est le cas de Karim Ayady, coordinateur achat cycle chez Mountain Expert à Besançon. Le spécialiste des vélos utilise souvent la mobilité douce pour se rendre sur son lieu de travail. Il justifie, enjoué : « Le vélo, c’est un sas de décompression, contrairement à la voiture, qui nous rend agressifs … et ça permet de faire son petit sport de 30 mn ! »

La crise sanitaire liée à la covid-19 a contribué à la montée en puissance du deux-roues. Depuis une quinzaine de jours, le site de vente du magasin de Karim Ayady a ouvert ses commandes. Le responsable des achats observe un engouement très fort pour les vélos utilitaires, c’est-à-dire les vélos de déplacement, et non les vélos de sport. Karim Ayady indique : « à la suite du confinement, l’intérêt pour le vélo a été gonflé … indirectement. »

 

 

« Coup de pouce vélo »



« Indirectement », grâce à la visibilité donnée par le « coup de pouce vélo » de l’Etat : une aide de 50 euros pour remettre à neuf sa bicyclette du grenier. Un moyen d’encourager les cyclistes du confinement à continuer d’utiliser ce mode de déplacement. Cependant, cette initiative ne concerne pas les achats de vélo neufs.

Ce « coup de pouce » de 50 euros est d’ailleurs difficile à mettre en place pour les associations cyclables de Besançon, notamment pour Vélocampus. Ce regroupement d’étudiants propose des ateliers d’autoréparation des vélos. Claire Gérard, une des salariées, trouve que « l’Etat en demande beaucoup aux associations, sans leur donner les moyens de mener à bien cette mission ». L’association bisontine a décidé de ne pas proposer cette aide car il aurait fallu former tous les bénévoles. En outre, à Besançon, les associations ne bénéficient pas de locaux ou de d’accès à la déchetterie pour récupérer et réparer des vélos.
 

L’avènement du vélo comme mobilité ?


Peut-on encore penser à un avenir à bicyclette ? Sans aucun doute. Le déconfinement pourrait permettre l’avènement du vélo comme mobilité pour trois associations bisontines : la Vélo-Ecole Besançon, Vélo Besançon et Vélocampus. Dans une tribune, partagée sur les réseaux sociaux, les associations cyclistes prônent un « déconfinement cyclable ». Claire Gérard y voit une volonté de « réaffirmer la place du vélo pour les courtes distances. »
 

Pour Karim Ayady de Mountain Expert, prendre son vélo pour se rendre au boulot est une tendance présente depuis quelques mois. « Des personnes ont envie de faire attention à l’environnement et ne sont plus à cinq ou dix minutes près », affirme-t-il, tout en précisant que la plus grande progression se voit dans l'achat de vélos électriques. L’envie de pédaler serait donc verte. Et en ces temps de crise sanitaire, enfourcher son vélo peut être également sécurisant, comme le souligne Claire Gérard : « En termes de distanciation sociale, il vaut mieux prendre le vélo que les transports en commun. »

Le principal obstacle serait alors le manque d’infrastructures. C’est ce que pense Karim Ayady : « Au-delà de Besançon, peu de gens savent par où aller, la région n’est pas plate. » Et même en ville, pour Claire Gérard, les pistes ne sont pas suffisantes : « Il faut savoir se placer sur la route, et quand on n’a pas l’habitude, ce n’est pas facile de pédaler avec la circulation. »

 
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