Le projet initié par une équipe de chercheurs de Franche-Comté avance. Les essais cliniques sont toujours en cours. Comment ce soutien-gorge fonctionnera-t-il ? Réponse avec Zeina Al Masry chercheuse au laboratoire Femto-St à Besançon.
60.000 nouveaux cas de cancer du sein en 2023. 12.000 décès. Le cancer du sein endeuille chaque année des familles. Octobre Rose invite tous les deux ans les femmes de 50 à 74 ans à se faire dépister via la mammographie. Mais dans les années à venir, la mammographie pourrait être suppléée par un autre outil au service de la santé des femmes, un soutien-gorge connecté et intelligent.
Comment ce soutien-gorge fonctionnera-t-il ?
En phase de tests, le soutien-gorge BRA CONNECT est équipé de capteurs thermiques intégrés, capables de surveiller en continu la température des tissus mammaires qui peut indiquer la présence d’une anomalie dans le sein. Ces capteurs sont reliés à des algorithmes de l’intelligence artificielle. Côté design, il ressemblera à un soutien-gorge comme on en met pour le sport.
Quel est l’intérêt d’une telle innovation ?
“Le soutien-gorge connecté, c’est un examen intermédiaire à la mammographie. Il ne remplacera pas la mammographie, mais le but de ce dispositif non invasif est de faire adhérer plus de femmes au dépistage du cancer du sein, de pouvoir toucher des femmes dans les endroits où la mammographie n’est pas accessible, de toucher surtout les jeunes” explique à France 3 Franche-Comté Zeina Al Masry, enseignante à Supmicrotech à l’ENSMM et chercheuse au laboratoire Femto-St à Besançon.
Ce soutien-gorge connecté n’est pas prévu pour une utilisation personnelle. Il sera chez des médecins généralistes, des sages-femmes, et il faudra le porter 30 minutes. On travaille à réduire ce temps.
Zeina Al Masry, enseignante à Supmicrotech à l’ENSMM et chercheuse au laboratoire Femto-St à Besançon
Les essais cliniques du soutien-gorge connecté sont en cours
Ils ont débuté en 2022 après l’accord de l’agence nationale de sécurité du médicament. L’hôpital du nord Franche-Comté près de Belfort, et l’hôpital de Strasbourg testent cet outil de dépistage. “Nous avons enregistré plus d’une quarantaine de patients, pour l’instant les résultats sont satisfaisants, mais on attend la fin des essais cliniques pour la conclusion” détaille Zeina Al Masry, qui suit le projet depuis janvier 2019.
Le coût de ce soutien-gorge connecté pourrait tourner aux alentours d’une centaine d’euros. Sa mise sur le marché pourrait prendre encore un peu de temps. Les scientifiques qui travaillent sur le Bra Connect espèrent aboutir d’ici à cinq ans.