Deux cyclistes de l'AC Bisontine gravement blessés : "une voiture, c'est une arme par rapport à un cycliste" réagit le président du club

Le 23 août, deux cyclistes de l'AC Bisontine ont été violemment percutés et gravement blessés par une camionnette dans le Jura. Une semaine après les faits, leur pronostic vital n'est plus engagé, mais le président de leur club, Pascal Orlandi, ne cache pas son inquiétude : les incidents avec des voitures seraient quotidiens.

"Pour l'équipe, c'est un gros choc". Lorsqu'il parle du terrible accident qui a fait frôler la mort à deux de ses cyclistes le 23 août dernier, Pascal Orlandi, président de l'AC Bisontine, reste dans la retenue. Après une semaine d'un combat au jour le jour, ce mercredi 30 août, le pronostic vital des deux jeunes hommes de 22 et 23 ans n'est plus engagé. Les camarades, entraineurs et encadrants des deux cyclistes peuvent souffler, même si leur avenir et la question des séquelles physiques sont incertains. Pascal Orlandi, lui, veut dénoncer "l'inconscience" des automobilistes. 

Tous les jours, c'est inimaginable le manque d'attention des automobilistes qui nous mettent en danger

Pascal Orlandi, président de l'AC Bisontine

Collision sur les routes du Jura

Eliott et Paul, tous deux membres de l'équipe N1 de l'AC Bisontine, s'entraînaient sur une route du Jura, à Pont-du-Navoy, lorsque l'accident a eu lieu. "Ils allaient retrouver un groupe un peu plus loin qui roulait dans le Haut-Jura" explique Pascal Orlandi. "Un petit camion-benne les a fauchés par l'arrière" raconte le président de l'AC Bisontine. "Le choc est énorme et eux n'ont pas eu de parade"

L'un des deux jeunes hommes est projeté à 90 mètres environ, le second reste bloqué sous le camion pendant plusieurs mètres. En état grave, ils ont été rapidement héliportés au CHU de Besançon.

Sept jours plus tard, ils ont chacun subi plusieurs opérations, mais leur pronostic vital n'est plus engagé. Reste des fractures très nombreuses, et d'autres blessures, dont les séquelles sont aujourd'hui encore difficiles à estimer. Sans compter l'impact psychologique de l'accident. 

Pour le club sportif, il y aura aussi un "après" : "c'est un choc important pour un dirigeant de club, nous aussi qui lançons tous les jours des jeunes sur les routes" confie Pascal Orlandi. Le président veut dénoncer les comportements dangereux des automobilistes. 

"Des gens complètements inconscients du pouvoir qu'ils ont"

"Rouler sur les routes, c'est vraiment très compliqué, dénonce Pascal Orlandi, il n'y a pas une seule sortie épargnée par des incivilités énormes, des disputes, des empoignades". "C'est tous les jours qu'on a un cycliste qui est confronté à un automobiliste qui s'arrête pour le frapper, parce qu'il était un peu décalé, ou parce que le cycliste a levé le bras pour se plaindre après avoir eu peur" ajoute-t-il. 

On sait qu'on a affaire tous les jours à des gens qui sont complétement inconscients du pouvoir qu'ils ont dans une voiture par rapport à un cycliste. Une voiture, c'est arme par rapport à un cycliste

Pascal Orlandi, président de l'AC Bisontine

Pour le président, trop de conducteurs ne réalisent pas le danger qu'ils peuvent représenter pour les autres usagers de la route : "quand on est assis au volant d'une voiture, on est dans une arme par rapport aux vélos, mais on n'en est pas conscient"

"Les conducteurs devraient tous pratiquer le vélo, pour voir comme c'est compliqué et qu'on se sent en danger par rapport à une voiture" propose Pascal Orlandi. "Tant que tous les automobilistes n'auront pas fait du vélo, on ne pourra pas être en sécurité, c'est impossible".

En attendant, le président du club a pris le temps de rassurer les parents de ses licenciés les plus jeunes qui n'ont que 12 ans.

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