EN IMAGES. 41 ans pour embellir ce jardin, il en a fait un véritable havre de paix

À Besançon dans le Doubs, Daniel Requet a passé 41 ans à défricher, organiser, embellir un parc de 6 000 m² labellisé l'an dernier "Jardin remarquable". Il n'est quasiment jamais parti en vacances, a consacré tout son temps libre à cette œuvre splendide, avec vue sur la Citadelle de Vauban.

L'histoire de Daniel Requet commence quand, contre toute attente, sa mère, qui n'est pourtant pas une adepte, achète le journal. Dedans, elle y voit l'annonce d'une maison à vendre aux enchères, chemin des Ragots sur la colline de Bregille, l'une des collines de la ville de Besançon. Influencé par sa maman, il décide de se rendre à la vente. Et contre toute attente, le prix de vente ne grimpe pas. Au contraire, il baisse. "Personne ne voulait acheter la maison. Alors ma mère m'a dit 'lève la main, lève la main", se souvient-il. Ce qu'il a fait avant d'entendre "adjugé". "Je me suis retrouvé propriétaire comme ça, d'un coup, d'une maison avec un terrain", raconte-t-il.

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Daniel a passé 41 ans à aménager son jardin de 6 000 m2. • ©France télévisions

"Une vie" pour façonner ce jardin

Pas l'assainissement ni le gaz, l'urgence pour Daniel est alors de commencer les travaux pour rendre la maison habitable. "On a refait une terrasse devant, ensuite madame a voulu une piscine, donc j'en ai creusé une, et après ça ne s'est plus jamais arrêté", énumère-t-il. Avec la piscine, quoi de mieux qu'un bar pour l'accompagner ? Puis un jardin, un espace pour s'y promener... et chaque chose terminée en amène une autre. Au total, 41 ans de travaux. "Une vie". 

Tout son jardin, il l’a bâti sur la colline de Bregille. "Ici, tout est sur le rocher. J'ai ramené 50 tonnes de terre pour faire ce jardin. Il y a des endroits où je plante au marteau-piqueur", rapporte-t-il. Et parmi les courageuses qui ont pris vie, seule, dans le rocher, des plants de Stipa. "Elles ont du mérite, donc on les laisse tranquilles et on leur dit bravo tous les jours", dit-il en souriant avant d'évoquer une "erreur de jeunesse" : des millepertuis. "Très jolie fleur, mais trop envahissante". 

Dans son jardin, tous les styles se rencontrent : anglais, japonais, français... "je ne me suis jamais enfermé dans un style", assure Daniel. Ici des fruits, là des vignes, là-bas de la biodiversité... "Les vignes, c'était pour faire un petit clin d'œil au passé. Il faut savoir que sur ces coteaux-là, tous les vignerons de Battant venaient cultiver leurs vignes", détaille Daniel.

Un coin de paradis

Un havre de paix qui sert aussi de décor pour des séances photos. La fille de Daniel est photographe et amène très régulièrement ses clients dans le jardin familial, ce "terrain de jeu incroyable". Après sa carrière, Daniel a décidé de faire une chambre d'hôte, "les terrasses de Besançon".

À ma retraite, je me suis dit qu'il fallait que je trouve quelque chose pour encore avoir une vie sociale, pour continuer d'exister.

Daniel Requet

80 % de ses hôtes viennent de Besançon : "Cela ne sert à rien de faire 300 km pour être ailleurs. Je vois que des gens heureux ici."

Pour Daniel, entre ces murs, c'est le bonheur, le paradis, l'évasion et le voyage, qu'il a cultivé pendant 41 ans. S'il n'est jamais parti en vacances et a consacré tout son temps libre pour façonner ce coin de paradis. Aujourd'hui, à la retraite, il apprend aussi à se poser pour en profiter.