Le tramway de Besançon fête le 30 août le 10e anniversaire de sa mise en circulation. Que le temps est passé vite. Les rames turquoise font désormais partie du paysage et nous ont fait oublier les longues années de travaux et de mise en route du projet qui devait d’abord passer en cœur de ville.
30 août 2014. Vous vous en souvenez peut-être. Le tramway entre en service après trois ans de travaux. Dans la matinée, le maire de Besançon et président de la communauté d'agglomération de la ville, Jean-Louis Fousseret (PS), coupe le ruban inaugural du nouveau tramway, avec six mois d'avance sur la date prévisionnelle.
Le tramway bisontin et ses 19 rames ont coûté près de 17 millions d'euros au kilomètre, pour un budget global d'environ 254 millions d'euros. Ce sont les Bisontins qui ont choisi la couleur du tram via un vote, choisissant le bleu turquoise plutôt que le rose.
Un tramway qui devait passer dans la grande rue
Un tram à Besançon pourtant ville moyenne. Le projet figurait en 2001 et 2008 dans le programme de l’ancien maire de Besançon, le socialiste Jean-Louis Fousseret.
Un premier tracé envisage de faire passer le tram directement dans la ville, dans la grande rue notamment. Fin 2009, le projet est retoqué par les services de l’État qui estiment que l’alimentation électrique du tram n’est pas compatible avec les vieilles pierres de la cité comtoise et certaines rues qui n’auraient pas permis le passage des rames. Il faut donc revoir la copie.
L’agglomération en début 2010 propose donc de faire passer le tram par les quais de Besançon entre le pont Canot et le pont Battant.
Elle passe commande au constructeur espagnol CAF (Construcciones y auxiliar de ferrocariles S.A.), qui va fabriquer des rames de taille moyenne adaptée à Besançon, 19 rames de 24 mètres de long, contre environ 34 mètres en temps normal dans les grandes villes. Chaque rame peut embarquer 132 personnes, dont 38 en places assises.
10 octobre 2011, les travaux du tram débutent. Et un long chantier commence. Rues coupées, tranchées, bruits, bouchons, déviations… le tram ça se mérite ! Les Bisontins n’ont pas oublié cette période qui fut compliquée pour circuler.
85 platanes centenaires abattus
Parmi les temps forts du chantier, la coupe funeste de 85 platanes sur le quai Vieil Picard. Janvier 2012, le bruit des tronçonneuses résonne. Pour laisser place à l’encorbellement de bois au-dessus du Doubs, 85 platanes centenaires sont coupés, malgré une pétition ayant récolté plus de 3000 signatures.
L’ombre des jours d’été s’envole. Mais d’autres arbres sont replantés, 1200 au total sur le parcours du tram long de 14,5 km.
Le pont Battant élargi lors des trois années de travaux
C’est l’une des images fortes du chantier du tram. Pour pouvoir entrer dans la boucle, les rails du tram doivent franchir le pont Battant. Ce dernier doit être élargi pour offrir l’espace nécessaire de manœuvre aux passages de deux trams simultanés. Une passerelle provisoire est mise en place en avril 2012. Des sociétés spécialisées vont démonter le pont Battant puis élargir l’édifice.
Combien de voyageurs actuellement ?
Les 19 rames au nom d’illustres personnages de la région de Victor Hugo, Colette, Gustave Courbet, Louis Pasteur ont effectué en 10 ans, 75 millions de voyages soit une moyenne de 20.500 voyageurs par jour. Cette moyenne sur la semaine s’établit à 36000 voyages par jour. Les samedis, on compte 20 000 voyages, et 10000 sur les dimanches. On tourne à 9 millions de voyageurs par an actuellement. La fréquentation a retrouvé son niveau d’avant la crise du covid.
Battant, Chamars, Micropolis sont les arrêts les plus utilisés. Chaque usager du Grand Besançon effectue plus de 144 voyages par an en moyenne !
Le tram de Besançon dessert toujours 31 stations sur ses deux lignes, l’une allant jusqu’à Chalezeule, l’autre jusqu’à la gare Viotte depuis le centre technique des Hauts de Chazal. Le prix du billet est aujourd’hui de 1,40 euros le trajet à l’unité si vous n’avez aucun abonnement.
Une nouvelle ligne de tram à Besançon ?
En 2024-2025, est prévue une étude sur l’opportunité d’une quatrième ligne de tram. Un nouveau terminus avenue Brûlard, aux abords des anciens immeubles des 408, est à l’étude. En proposant ainsi une nouvelle ligne Hauts-du-Chazal - Gare Viotte - Brulard - Chalezeule, plus courtes, la fréquence de passage du tram en serait renforcée sur l’ensemble du parcours (3 lignes).
Cinq nouvelles rames de tram seront mises en service en septembre 2025. D’une capacité de 200 places chacune (les rames actuelles en comptent 132), elles permettront d’augmenter la capacité d’un tram sur trois en moyenne.