Jonathann Daval, condamné en 2020 pour le meurtre de son épouse Alexia, était présenté devant le tribunal correctionnel de Besançon ce 10 avril pour dénonciation calomnieuse. Il avait d'abord accusé son beau-frère des faits. Le procureur a requis la relaxe.
Le clan Fouillot-Gay est arrivé ensemble, ce mercredi 10 avril, au tribunal correctionnel de Besançon, pour un ultime volet judiciaire.
À lire aussi => Affaire Alexia Daval : Jonathann Daval ne sera pas rejugé, le ministère public ne fait pas appel de sa condamnation
Dans le box des accusés, Jonathann Daval, condamné en 2020 pour le meurtre à Gray (Haute-Saône) de son épouse Alexia, est poursuivi pour dénonciation calomnieuse par Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, parents d'Alexia, leur fille Stéphanie et son mari Grégory Gay.
Il avait d'abord accusé son beau-frère du meurtre
Le procureur de la République, Etienne Manteaux, a requis la relaxe, ce 10 avril. Durant l'enquête sur le meurtre d'Alexia, l'ancien informaticien, désormais âgé de 40 ans, avait dans un premier temps admis être l'auteur du meurtre de sa femme. Il s'était ensuite rétracté et avait accusé son beau-frère Grégory Gay d'avoir étranglé Alexia, en tentant de la maîtriser lors d'une crise d'hystérie. L'homme avait finalement reconnu avoir menti et avoué le meurtre de son épouse six mois plus tard.
En marge de cette audience, la mère de Jonathann Daval, Martine Henry, a répondu aux questions de Stéphanie Bourgeot et David Martin.
"Quand on vous dit : ce n’est pas toi, tu n'as pas pu le faire tout seul, et ben voilà. Et puis, j'étais dans le déni", a-t-il exprimé durant l'audience. "C'est de ma faute, un peu, parce que je ne voulais pas croire qu'il avait fait ça. Pour moi, mon fils, ce n’était pas possible. Alors, quand il m'a dit que c'était quelqu'un d'autre, désolée que ça tombe sur Grégory, mais j'étais contente finalement. C'est de ma faute, il a voulu me faire plaisir", réagit la mère de Jonathann Daval, Martine Henry.
Isabelle Fouillot, la mère d'Alexia, a quant à elle évoqué durant l'audience sa "douleur de la perte d'Alexia et de cette ignominie". "Nous, on a perdu Alexia, c'est déjà un drame en lui-même, et six mois après on nous apprend qu'on est accusés de meurtre et que nous sommes les assassins de notre propre fille (...) Ça dépasse l'entendement", a-t-elle lancé.
"Le droit au mensonge, est-ce le droit d'accuser n'importe qui ?"
"Jonathann Daval doit être relaxé en droit, ce qui n'enlève rien au caractère odieux de son mensonge, qu'il reconnaît", a plaidé son avocat, Randall Schwerdorffer, sur le parvis du tribunal.
Au contraire, l'un des avocats des plaignants, Jean-Hubert Portejoie, a combattu cette lecture du droit : "Le droit au mensonge, est-ce le droit d'accuser n'importe qui ? Le droit au mensonge n'est pas un droit absolu, ce n'est pas un blanc-seing, il y a des conditions et elles ne sont pas réunies".
Le jugement mis en délibéré au 24 mai prochain
"Le mensonge de Jonathan Daval est d'une immoralité rare", reconnaît le procureur . La jurisprudence est ainsi faite : lorsque le mensonge participe à une stratégie de défense, quand il est fait par l'accusé dans son intérêt, il ne peut constituer une infraction. Le procureur a requis la relaxe.
"Encore une fois, toutes mes excuses. À partir de maintenant, vous n'entendrez plus parler de moi", a promis Jonathann Daval en regardant ses ex-beaux-parents dans les yeux à la fin de l'audience.
À lire aussi => Affaire Daval : Jonathann Daval ne souhaite "plus causer de tort, avec une nouvelle plainte, à la famille Fouillot", sa plainte en diffamation classée sans suite
Le jugement a été mis en délibéré au 24 mai prochain. Le prévenu encourt cinq ans de prison, une peine qui serait confondue avec sa condamnation pour meurtre. Sa belle-famille demande 60.000 euros de dommages et intérêts, dont 30.000 euros pour Grégory Gay, 10.000 euros pour la sœur d'Alexia et 10.000 euros pour chacun des parents.