« Enterrer les morts » et « réveiller les vivants »… Ces inscriptions étaient portées ce mardi soir par 200 acteurs place de la Révolution à Besançon. Un spectacle surprise 2 mois et demi après le début de l’épidémie de Coronavirus.
Les notes de Vivaldi ont résonné ce mardi 26 mai au soir dans les rues de la capitale comtoise.
Un cercueil, porté par quatre silhouettes vêtues de noir et masquées, s'est lentement avancé au centre de la Place de la révolution sous l’œil intrigué et fasciné des habitants.
Des dizaines d'acteurs, également vêtus et masqués de noir, se sont ensuite rassemblés autour du cercueil en respectant la distanciation physique, la matérialisant d'un cercle de farine blanche, symbole de l'isolement généré par le confinement.
« Notre secteur est très touché nous explique Camille du collectif "la conjuration des jardins" mais ce soir, on avait surtout envie de revendiquer la beauté, le rêve et la joie d’être ensemble. C'est un besoin d’exister, de faire rêver et de toucher.»On avait envie d’un acte politique de se réapproprier la ville et de proposer une belle image qui rende visible le spectacle vivant
Camille du collectif « la conjuration des jardins ».
Des acteurs brandissant des drapeaux portant les inscriptions "Enterrer les morts" et "Réveiller les vivants"( allusion aux paroles "Enterrer les mots et réparer les vivants" dans la pièce du Russe Anton Tchekhov) ont ensuite couru sur la place, avant une séquence de danse.
Un happening empreint de poésie pour enterrer les morts, les jours diffciles et réveiller les envies et les rêves de ce monde du spectacle vivant qui n'a jamais aussi bien porté son nom que ce mardi soir dans les rues de Besançon.