Quelle ambiance musicale en septembre pour l'un des plus prestigieux festival de musique classique au monde ? La 6ème symphonie de Gustav Mahler ou l'Ode à la joie de Beethoven ? Alors que le programme de l'édition 2020 va officiellement être annoncé dans ces prochains jours, on fait le point.
"Il y aura de toute façon, sous quelque forme que cela soit, une édition 2020 du Festival!" C'est Jean-Michel Mathé, son directeur qui l'assure. Lui et son équipe ont travaillé ces derniers mois sur la programmation des concerts sensés se dérouler à Besançon du 11 au 20 septembre.Et la brochure vient d'être imprimée. Elle sera distribuée dans les prochains jours. Sans savoir immédiatement si les concerts pourront se tenir. Pour les plus grands orchestres symphoniques mondiaux (la spécialité du Festival), c'est parfois depuis plusieurs années qu'ils sont programmés.
Au moins, l'équipe du festival aura été rassurée par la tenue mardi dernier de son conseil d'administration. Mairie, Département, Région et Etat, tout le monde va aider à passer le cap. Ce qui garantira, pour les artistes et ensembles français, d'être rétribués même si leur concert doit être annulé."Actuellement, les recommandations sanitaires en vigueur nous empêcheraient de proposer l'intégralité du Festival, c'est une certitude. Rien que pour notre traditionnel concert d'ouverture, par exemple. Nous pouvons bien imaginer n'assurer qu'une jauge de 800 places sur le site des Prés de Vaux.
Mais avec quel orchestre en face ? Actuellement les ensembles de 56 musiciens ne peuvent pas répéter, ni jouer, en respectant une distance d'un mètre cinquante entre chaque artiste !
Et il faudra aussi qu'en septembre, les hôtels soient tous ouverts, que les lignes aériennes fonctionnent ! Bref, il est encore trop tôt. On se fixe jusqu'à début juillet pour décider de ce que nous ferons."
Si le Festival est assuré de rester debout et de survivre au Covid-19, la brochure annuelle d'information envoyée aux adhérents insiste tout de même sur la fragilité de l'exercice. Et propose, en sus de l'adhésion annuelle, de réaliser un don libre.
À Besançon, les festivités de l'été sont toutes annulées. Le Festival Détonation, qu'organise chaque année la salle de concerts de la Rodia fin septembre, n'est pas encore officiellement assuré de se tenir. Si le Festival International de Musique a lieu, ils seront les premiers à reprendre, à une période charnière.
Encore donc beaucoup d'incertitudes. Mais une certitude pour Jean-Michel Mathé : réussir à proposer tout de même des concerts, comme depuis la première édition en 1948.
"Nous sommes en train de réfléchir à un entre-deux. Des concerts avec des petits effectifs, en extérieur. En tout cas, nous ne ferons pas comme cela se voit ailleurs des captations de grands concerts que nous diffuserions en streaming.
Notre crédo, depuis toujours, c'est le spectacle vivant. Nous allons nous adapter. Mais il y aura de la musique classique en septembre dans le Doubs, c'est une certitude !"