Galeries Lafayette : les magasins de Besançon et Belfort sauvés, mais “pour combien de temps” s’inquiètent les salariés

Le tribunal de commerce de Bordeaux a validé ce jeudi 21 mars le plan de sauvegarde des 26 magasins Galeries Lafayette détenus par l’homme d’affaires Michel Ohayon qui doit des millions d’euros à l’enseigne Galeries Lafayette. Une nouvelle à la fois bonne, et mauvaise pour les deux magasins de Franche-Comté. Explications.

À Besançon comme à Belfort, les deux magasins présents en Franche-Comté, l’activité va donc se poursuivre. “La bonne nouvelle, c'est qu’on va sauver des emplois. Mais les salariés sont dégoûtés, ils veulent un autre patron” déplore Frédéric Hacquard, secrétaire CFDT sud Franche-Comté et ancien salarié des Galeries à Besançon qui emploient environ 70 salariés sur une surface de près de 4000 m2. Selon lui, Ohayon avait déjà fait de belles promesses au moment du rachat des magasins au groupe Galeries Lafayette. Pour quel résultat ? Des boutiques en sursis depuis plus d’un an, et un avenir qui reste toujours incertain.


À Belfort, Véronique Nardin élue CFDT est tout aussi inquiète. "On est soulagés, c’est sûr de la validation de ce plan de sauvegarde. On attend encore de savoir dans quelles conditions on va continuer" dit-elle. 

À Belfort, nous sommes une quarantaine. On nous a annoncé la fin des contrats CDD au magasin. On va en baver, on ne sait pas ce que tout ça va donner. Il va falloir qu’Oyhaon tienne ses promesses. Cela fait 5 ans qu’il nous balade, nous promet de faire revenir des marques.

Véronique Nardin, élue CFDT Galeries Lafayette Belfort

Les Galeries Lafayette ont renoncé à une grande partie de leurs créances

Selon l'avocat des salariés Stéphane Kadri, le plan présenté au tribunal prévoit l'abandon par les Galeries Lafayette, auquel Michel Ohayon avait racheté ces enseignes en 2018 et 2021, de 70% de leurs créances, une révision du taux de commissionnement dans deux ans et une prévision de croissance ramenée de 11% à 4%.

Le plan de sauvegarde présenté le 21 février 2024, prévoyait également que les 30% de créances restant soient payés sous dix ans. L’homme d’affaires s’engageait en parallèle à moderniser les magasins et à améliorer le chiffre d'affaires en intégrant de nouvelles marques.

26 magasins en difficulté financière depuis des mois


Michel Ohayon, homme d’affaires bordelais doit des dizaines de millions au groupe Galeries Lafayette, principal fournisseur de marchandise. Il possède 26 magasins Galeries Lafayette qui emploient environ 1.000 salariés à Agen, Amiens, Angoulême, Bayonne, Beauvais, Belfort, Besançon, Caen, Cannes, Chalon-sur-Saône, Chambéry, Dax, La Roche-sur-Yon, La Rochelle, Libourne, Lorient, Montauban, Niort, Rouen, Saintes, Tarbes et Toulon, ainsi qu'à Tours, Pau, Rosny-sous-Bois et dans un outlet à Coquelles près de Calais.


Des magasins acquis en 2018 et 2021 par l’homme d’affaires bordelais.  La société Hermione Retail qui gère ces magasins était engagée dans une procédure de sauvegarde depuis le 22 février 2023.

Michel Ohayon dans la tourmente judiciaire


L’homme d’affaires bordelais a déjà fait la une des journaux ces derniers mois. Michel Ohayon a racheté de nombreuses enseignes de textile ces dernières années, dont Camaïeu, liquidée en septembre 2022. L'homme d'affaires, en proie à de grosses difficultés financières, a dû céder ensuite Go Sport et Gap France. L’homme fait également l’objet depuis fin février d’une enquête ouverte par le parquet de Paris pour escroquerie en bande organisée au sein de ses sociétés. La justice s'interroge sur les pratiques du chef d'entreprise lorsqu'il était aux manettes de Gap, Go Sport et Camaïeu, des marques qui ont depuis été liquidées.  

Les maires de Besançon et Belfort vigilants 

Dans un communiqué publié après l'annonce de la validation du plan de sauvegarde, Anne Vignot, maire EELV de Besançon et Damien Meslot, maire LR de Belfort ont réagi dans un communiqué commun : « C’est une excellente nouvelle, car cela signifie le maintien de l’emploi pour les salariés des magasins de Belfort et Besançon. Toutefois, la situation des enseignes reste fragile. Nous rappelons qu’aucun investissement structurant n’a été réalisé depuis de nombreuses années. Les bâtiments sont en très mauvais état » réagissent les deux élus. 

Ils disent "veiller sur l’évolution de ce dossier et se tiennent prêts à intervenir en cas de difficulté, pour travailler conjointement ou non, sur une solution éventuelle de rachat des murs et de rénovation, afin d’assurer la pérennité de ces moteurs d’attractivité commerciale et urbaine. « Ces locaux commerciaux emblématiques de nos centres-villes doivent être renforcés. Croyez-bien que nous mettons tout en oeuvre pour maintenir son activité et développer encore l’attractivité commerciale de nos centres-villes » concluent Anne Vignot et Damien Meslot.

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