À Paris, 10 personnes étaient jugées pour les dégradations commises sur le monument parisien le 1er décembre 2018 à l’occasion d’une manifestation de gilets jaunes qui avait dégénéré. Huit ont été condamnées jeudi à de la prison avec sursis ou du travail d'intérêt général.
Huit personnes ont été condamnées jeudi à de la prison avec sursis ou du travail d'intérêt général pour leur rôle dans le saccage très médiatisé de l'Arc de Triomphe pendant une manifestation de "gilets jaunes" en 2018.
Parmi eux, "Sanglier", figure de la mouvance néo-nazie franc-comtoise âgé de 43 ans a quant à lui été relaxé faute de preuve. Le tribunal avait pourtant requis à son encontre 15 mois d’emprisonnement dont 6 avec sursis, la plus lourde réquisition de ce procès.
Il était suspecté d'avoir tagué le monument en y inscrivant "Augmenter le RSA - Sanglier". Il avait été dénoncé anonymement. Au domicile du Bisontin, à Chalèze, les enquêteurs avaient retrouvé de très nombreuses armes, des drapeaux nazis ou encore un portrait d'Hitler.
"Le travail d'intérêt général nous paraissait bien"
Huit participants à ce rassemblement ont été reconnus coupables d'être entrés par effraction dans le monument historique, pris d'assaut par des protestataires pendant l'acte 3 de leur mouvement.
Les principaux responsables des "scènes apocalyptiques" décrites par le tribunal pendant l'audience n'ont jamais été identifiés. Plutôt qu'une amende, "symboliquement" et "par rapport à ce qu'il s'est passé", "le travail d'intérêt général nous paraissait bien", a dit la présidente Sonia Lumbroso aux prévenus alignés debout face à elle.
Ceux qui ont commis des dégradations ont écopé de peines de prison avec sursis - la plus lourde de huit mois avec sursis pour le jeune homme, 18 ans à l'époque, filmé en train de tenter de fracasser une porte à coups d'extincteur. Ceux qui ont volé dans le monument des cartes postales, des Tour Eiffel ou des Arc de Triomphe miniatures devront eux s'acquitter d'une amende de 100 euros. Tous devront effectuer 70 heures de travaux d'intérêt général.
"Des sanctions adaptées"
Le tribunal a "résisté à la tentation de condamner simplement parce qu'on ne tient pas les vrais responsables", s'est réjoui Me Sajjad Hasnaoui-Dufrenne, dont le client a été relaxé pour la destruction partielle d'un moulage de "La Marseillaise". La présence de son ADN n'a pas permis d'établir "autre chose que sa présence" sur les lieux, a dit la présidente.
"Les sanctions sont adaptées aux faits, on n'est plus dans l'excès" mais "dans la raison", s'est aussi satisfait Me Noémie Saidi-Cottier, dont le client, sans casier judiciaire, avait fait deux mois de détention provisoire pour les coups d'extincteur.
A l'audience, plusieurs prévenus avaient assuré ne pas avoir eu d'autre choix que de se "réfugier" dans l'Arc de Triomphe par "panique" ou "instinct de survie", alors que c'était "l'hystérie", "l'anarchie totale" dehors. Le tribunal n'a pas été convaincu. "Il y avait d'autres moyens d'échapper au gaz lacrymogène", leur a répondu la présidente Lumbroso.
Certains ont reconnu être entrés et montés en haut du monument "par curiosité", pour "visiter". "C'était peut-être pas le bon moment", avait concédé Tony E., 19 ans à l'époque et originaire d'Orléans.
"Sanglier", ancien militaire franc-comtois lié à l'ultra-droite a déclaré en toute fin d'audience : "Je vous donne ma parole d'ancien légionnaire, ce n'est pas moi". Il avait ensuite déclamé "l'article 1 du code d'honneur du Légionnaire": "Légionnaire, tu es un volontaire, servant la France avec honneur et fidélité". Il a été relaxé.