Les étudiants de l'IRTS de Bourgogne-Franche-Comté, installé à Besançon dans le Doubs, ont manifesté devant leur établissement ce jeudi 14 septembre. On vous explique pourquoi.
"Formés pour accompagner, mais pas accompagnés pour être formés". Ce slogan était bien visible ce 14 septembre 2023 devant le bâtiment de l'IRTS de Franche-Comté, situé à Besançon. Plusieurs dizaines d'étudiants, futurs éducateurs spécialisés, ont choisi de se mettre en grève pour dénoncer les dysfonctionnements liés à leur formation. Ils n'ont pas assisté aux cours ce jour et s'en expliquent au micro de Philippe Arbez, notre journaliste présent sur place. C'est le départ d'une cadre pédagogique qui a entraîné ce mouvement social étudiant.
Guillaume Beau, délégué de la promotion de 3° année d'éducateur spécialisé, détaille pour France 3 Franche-Comté les raisons de la grogne : "Notre mouvement a commencé après la non-reconduction, le renvoi, on ne sait pas trop d'une de nos cadres pédagogiques. Alors qu'on a une certification en décembre dans cette [matière]. Depuis la première année de formation, on a des changements dans notre équipe pédagogique. Il y a un flou sur la suite, sur l'organisation de notre formation. C'est un trop-plein. On ne sait pas où est-ce qu'on va, comment va se passer notre formation. Il y a beaucoup d'erreurs d'organisation..."
Un communiqué de grève a été envoyé à l'ensemble des étudiants de l'IRTS, ainsi qu'à la Région Bourgogne-Franche-Comté, à la presse et certaines structures sociales, pour informer largement des difficultés subies par les étudiants.
On est dans l'insécurité. Et cela atteint un paroxysme aujourd'hui.
Guillaume Beau, délégué de la promotion de 3° année d'éducateur spécialisé
La formation d'éducateur spécialisé dure trois ans, avec une dimension théorique et une partie pratique, à effectuer dans diverses structures. Les étudiants bisontins dénoncent une certaine improvisation dans la gestion des plannings, des informations reçues au dernier moment, et une organisation aléatoire, ainsi qu'un turn-over du personnel éducatif important. "On a eu une épreuve blanche, mais on n'a pas eu de correction. Nos enseignants essaient de faire au mieux pour compenser les désorganisations. Ce n'est pas suffisant, ils ne sont pas assez. On est une promotion de 69, nous sommes nombreux. Nos formateurs, on voit bien qu'ils ont une trop grande charge de travail", ajoute Guillaume Beau.
"On va se débrouiller pour avoir le diplôme"
Il souhaite plus de transparence de la part de la direction ainsi qu'une meilleure participation des étudiants dans les moments de prise de décisions. "On va se débrouiller pour avoir le diplôme, pour s'autoformer. On va s'entraider. On est des gens responsables. Et justement, on aimerait bien que l'IRTS soit aussi responsable que nous", conclut Guillaume Beau.
Une autre étudiante parle quant à elle d'un "réel impact psychologique sur les étudiants". "Il y a un questionnement quant à la qualité de notre formation. On a envie d'être formés de manière optimale pour faire notre travail et le faire bien", analyse-t-elle.
Interrogé par nos soins, Frédéric Stenger, directeur de l'IRTS Franche-Comté, en poste depuis un an, explique que malgré le départ d'une cadre pédagogique, "les cours sont assurés depuis la rentrée". Il dit ne "pas avoir eu connaissance de problèmes d'organisation particuliers". Il assure : "On peut comprendre l'inquiétude, mais en l'occurrence la direction est en train d'organiser les choses. Il est important qu'on puisse écouter les étudiants, c'est notre priorité absolue. Il n'y aura pas de problème au niveau des cours".
Une rencontre entre les étudiants et la direction doit avoir lieu à 14h30.