En France, 15.000 réfugiés (au 14 mars) sont venus se mettre à l’abri de la guerre qui fait rage dans leur pays. Parmi eux, de nombreux enfants. Dans l’académie de Besançon, les premiers réfugiés commencent à être scolarisés. D’autres sont attendus en Franche-Comté.
Ils ont fui leur pays. Un petit sac à dos souvent comme seul bagage. Pour un voyage sans date retour pour l’instant. À Montbéliard dans le Doubs, une trentaine de personnes sont arrivées dans la commune depuis l’attaque de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine le 24 février 2022. Parmi eux, une vingtaine d'enfants âgés de 12 mois à quinze ans. “En maternelle et primaire, les enfants sont accueillis dans les écoles de quartier, et ça se passe bien” explique Marie-Noëlle Biguinet, maire LR de Montbéliard. “Un enseignant a été mis à disposition pour faciliter l’apprentissage du français. Ces élèves ont accès s’ils le souhaitent à l'accueil périscolaire, à la piscine, à la médiathèque” précise l’élue.
“Les familles ont très vite demandé à scolariser les enfants, c’était leur souhait. Ça leur fait penser à autre chose que les bombes” résume madame le maire. Les familles sont pour l’instant logées dans un même quartier où des logements meublés ont été mis à disposition des réfugiés. Enfants, comme adultes peuvent ainsi se retrouver facilement. Un référent de la communauté polono-ukrainienne fait le lien avec les services municipaux.
Quel dispositif dans l’académie de Besançon pour scolariser les jeunes réfugiés ?
En Franche-Comté, les écoles commencent à voir arriver ces jeunes réfugiés. Selon le recteur Jean-François Chanet, ils sont une cinquantaine déjà dont l’arrivée est faite ou imminente. Ces réfugiés vont rejoindre maternelles, écoles primaires, collèges et lycées. “Les établissements seront choisis en fonction des lieux de résidence. Nous voulons que ces élèves soient scolarisés au plus près du domicile provisoire de leur(s) parent(s)” détaille le recteur.
Dans la mesure du possible, les réfugiés ukrainiens seront accueillis dans les unités pour élèves allophones arrivants (UPE2A). Avec du personnel qualifié. Objectif : apprendre le français à ces nouveaux élèves pour qu’ils soient en mesure de suivre une scolarité dans cette langue. “Tous les enfants réfugiés seront scolarisés, il n’y aura pas d’exception” affirme le recteur. Les enseignants veilleront dit-il, à conserver le lien avec les écoles ukrainiennes quand cela est possible, sans doute par l’intermédiaire de la langue anglaise.
Comment accueillir au mieux ces nouveaux élèves ?
Enseignante dans le premier degré, Karine Laurent estime que peu d’enfants ukrainiens sont scolarisés à ce jour dans le département du Doubs. Une douzaine selon elle. L'enseignante et ses collègues s’attendent à d’autres arrivées. “Cela fait partie de nos missions, on enseignera aux enfants qui nous seront confiés” dit-elle. Malgré la barrière de la langue. “Ces enfants pourront être sur tout le territoire, en ville comme en campagne. On fera ce qu’on pourra, et nous solliciterons les psychologues scolaires si on perçoit des difficultés chez ces élèves” précise la syndicaliste SNUipp-FSU 25.
650 enfants ukrainiens déjà scolarisés en France
Les arrivées de réfugiés s’échelonnent de jour en jour, la scolarisation va se faire au fur et à mesure. Lundi 14 mars, le ministère a déjà recensé 650 enfants scolarisés. La France est en capacité d'accueillir jusqu'à 100.000 réfugiés, a précisé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
Plus de 3 millions de réfugiés dont la moitié sont des enfants
À quasiment chaque seconde qui passe, un enfant en Ukraine devient un réfugié, a affirmé mardi 15 mars l'ONU. 3 millions de personnes ont fui le pays depuis l'invasion russe.
Ces 20 derniers jours, environ 1,4 million d'enfants ont été forcés de fuir le pays, soit environ 55 par minute ou "pratiquement un enfant par seconde", a déclaré James Elder, un porte-parole du Fond des Nations Unies pour l'enfance (Unicef).