En suivant le convoi du boulanger de Besançon Stéphane Ravacley, une équipe de France 3 Franche-Comté a pu approcher la frontière ukrainienne. Les réfugiés continuent à entrer en Pologne pour fuir la guerre. Sur le chemin de la liberté, et de la sécurité, des femmes et hommes leur tendent la main.
La nuit noire est tombée. Il est 19 heures. Nous sommes à Przemyls. Cette ville polonaise est un point de passage des réfugiés. Ils y passent quelques heures, quelques jours au plus après avoir été enregistrés.
Certains dorment dans des gymnases, d’autres ont installé des abris de fortune pour se poser avant de repartir vers des villes de Pologne, ou d’Europe. La frontière est située à 10 km, toutes les dix minutes environ, un bus dépose une cinquantaine de réfugiés fuyant leur pays. Organisation non gouvernementale (ONG) et bénévoles venus du monde en entier leur propose de l'aide.
Du chocolat chaud, des chamallows pour les enfants
Sous sa petite tente, Charlie Hammerton fait chauffer des boissons chaudes. Elles viendront réconforter le temps d’une pause, ces nombreuses femmes et enfants fuyant l’attaque de Vladimir Poutine. “En Grande-Bretagne, je travaille avec des enfants qui ont vécu des traumatismes. Alors quand j’ai vu les informations, je me suis dit qu’il y avait des enfants à aider. Je ne parle pas leur langue, ils ne parlent pas la mienne, mais je suis certain qu'on peut faire quelque chose” explique Charlie. Des sourires échangés, une main tendue vers l’autre, un petit geste qui compte dans ce climat de guerre surgi brutalement aux portes de l’Europe. “Quand on parle avec les enfants, les parents et qu’ils voient tout ce monde autour, se mobiliser, faire de son mieux pour les aider, ils ont l’air d’être déjà plus détendus, réconfortés” ajoute le généreux Charlie.
"On est Américains, on a sauté dans un avion pour venir apporter notre aide"
Un peu plus loin, Paul et Craig arborent discrètement le drapeau américain sur leurs manteaux. Ils sont en train de décharger leur camionnette. À l’intérieur, des ours en peluche qui feront le bonheur d’un enfant ukrainien. Des duvets neufs. Des gants pour résister au froid. “On a sauté dans un avion pour venir ici. Je suis maire d’une petite ville dans le New-Jersey ou beaucoup de jeunes adultes ukrainiens viennent en vacances l’été, on a de bonnes relations avec eux. Et puis mes grands-mères étaient slovaque et polonaise” explique Paul Johnson.
Ces citoyens américains font des allers-retours vers les commerces en Pologne pour ramener des marchandises sur ce point d'accueil à la frontière. “C’est bouleversant de voir ces enfants qui ne savent pas ce qui se passe, qui ont dû quitter leur maison” lance Paul. Craig n’a pas hésité à franchir l’Atlantique pour venir ici.
Tu vois la TV, tu as le choix, soit, tu donnes de l’argent, soit, tu prends tes deux mains et tu viens.
Craig, citoyen américain
Au 8 mars, plus de 2 millions d’Ukrainiens avaient fui leur pays. Le convoi solidaire parti de Besançon prévoit de ramener une centaine de réfugiés ces prochains jours, en car vers Besançon où ils seront pris en charge.