Harcèlement scolaire : prendre en charge les enfants victimes et les auteurs, les dispositifs de l'académie de Besançon

10% des élèves scolarisés dans l’académie de Besançon sont victimes de harcèlement. Pour lutter contre ce fléau, les services académiques se disent à l’écoute des parents d'élèves victimes et aussi des auteurs de faits de harcèlement. Une méthode saluée par des acteurs associatifs.

Nicolas avait 15 ans lorsqu’il a mis fin à ses jours. L'adolescent vivait à Poissy, en région parisienne, et était victime de harcèlement scolaire. Plusieurs mois avant ce drame, en janvier dernier, Lucas, un collégien de 13 ans installé dans les Vosges, a été retrouvé pendu chez lui. Ce sont ses parents qui ont fait la macabre découverte. Lui aussi était la cible de violences répétées dans l’établissement dans lequel il était scolarisé. 

Dans ces deux affaires, les familles endeuillées ont mis en cause l’Éducation nationale. Elles ont notamment fait part d’un manque d’écoute et de considération. Depuis, le gouvernement a entamé la mise en place de “pHARe”. Lancé au mois de septembre 2022 dans les écoles et collèges, généralisé cette année dans les lycées, il s’agit d’un programme de prévention et de traitement des situations de harcèlement entre élèves.

Écouter les parents de victimes 

Selon l’académie de Besançon (Doubs), 10% des élèves en moyenne seraient victimes de faits de harcèlement. Un chiffre assez proche de la moyenne nationale. Dans les départements du Doubs, Jura, Haute-Saône, Territoire de Belfort, les services académiques veulent mettre l’accent sur le rôle que peuvent jouer les parents dans ces situations. 

Quand un parent appelle l’académie de Besançon ou ses services pour signaler des faits, il est assuré d’avoir une écoute attentive”, assure Sandrine Bermond, référente académique en charge de la lutte contre le harcèlement à l’académie de Besançon. Elle assure que son service “n’a pas attendu les annonces ministérielles et les situations récentes” pour prendre en charge ces alertes. Mais reconnait volontiers que le contexte pousse à être “plus attentifs” et qu’il “peut y avoir des situations qui sont moins bien gérées”. 

On accompagne les familles et les établissements pour que les situations de harcèlement cessent.

Sandrine Bermond, référente académique en charge de la lutte contre le harcèlement à l’académie de Besançon

“Faire preuve de pédagogie”

Les parents d’auteurs de faits de harcèlement sont aussi concernés, souligne encore l’académie de Besançon. “Il n’est jamais facile pour un parent d’admettre que son enfant est auteur de faits de harcèlement. Il faut faire preuve de pédagogie parce que c’est difficilement entendable. Donc là aussi, nous avons une approche d’écoute” explique Sandrine Bermond.  

Dans le détail, l’académie de Besançon indique qu’elle reçoit les parents, et s’en tient aux faits reprochés. “On leur explique que des faits dont leur enfant est auteur ont été portés à notre connaissance, et que ça soulève une question. On essaie de rester centré sur ce qui a été fait, sur les faits reprochés aux auteurs. Et tout parent peut entendre et comprendre que son enfant a pu avoir un comportement inapproprié”. 

Les élèves victimes de harcèlement peuvent devenir auteurs de ces mêmes faits. Et inversement. 

Sandrine Bermond, référente académique en charge de la lutte contre le harcèlement à l’académie de Besançon

Au-delà de l’académie de Besançon, d’autres structures sont aussi tournées vers le lien entre le parent et l’enfant pour tenter d’endiguer le fléau du harcèlement scolaire. C’est notamment le cas de Coccinelle Besançon, une structure associative tournée autour de la construction du lien parental dès la gestation.

On a des groupes de parole pour écouter les parents et on les guide dès la petite enfance pour créer un lien avec l’enfant. On mise tout sur la confiance et la communication. En cas de harcèlement, quand la victime parle, ou qu’un auteur est sanctionné tout peut s’arrêter. Mais pour qu’une victime parle, il faut qu’elle soit sûre d’être écoutée”, résume l’association. 

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