Le lac de Saint-Point, historiquement détenu par l'État, va changer de propriétaire : il va être transféré à un syndicat mixte. Le chantier est estimé à 3,5 millions d'euros et devrait être financé à 70% par l'État.
C'est un ouvrage d'un autre temps. D'ici peu, le barrage du lac de Saint-Point (Doubs) devrait disparaître. Historiquement détenu par l'État, il va changer de propriétaire. L'EPAGE Haut-Doubs Haute-Loue, un syndicat mixte, vise à reconstruire le barrage actuel. Le but : améliorer la gestion de l'eau.
Un barrage d'une centaine d'années
"Le barrage actuel va être complètement démoli. Il a une centaine d'années, donc il est obsolète, en mauvais état. Il va être reconstruit", explique Cyril Thevenet, directeur de l'EPAGE Haut-Doubs Haute-Loue.
Pour effectuer ces travaux, le syndicat mixte chargé de la gestion de l'eau dans le Haut-Doubs a décidé de devenir propriétaire du lac. Un nouveau barrage permettrait, selon lui, d'optimiser la ressource en eau, de plus en plus menacée dans la région : l'ouvrage permettra de monter le niveau du lac de 25 centimètres, et d'augmenter ainsi la capacité du lac d'un million de mètres cubes.
Philippe Alpy, président de l'EPAGE, détaille : "Ce barrage nous permettra de stocker de l'eau suffisamment pour garantir, en période d'étiage, une durée d'alimentation plus conséquente. Ça permettra aussi de stocker de l'eau pour l'alimentation en eau potable pour les populations. Les études ont permis de faire apparaître que pour la faune et la flore, c'est très positif".
Mais Philippe alpy se veut rassurant : "ces 25 centimètres, c'est un niveau connu de la population" détaille-t-il, "le barrage initial était à un niveau beaucoup plus élevé". L'élu tient à le préciser : les voisins ne "seront pas submergés".
Un chantier à plusieurs millions d'euros
Le chantier est estimé à 3,5 millions d'euros. Il sera financé à 70% par l'État, détenteur historique du lac, qui n'a pas souhaité réaliser les travaux lui-même, pour se concentrer sur des missions de sécurité.
"L'État, par exemple, a laissé vieillir le barrage qui ferme le lac depuis longtemps, au point qu'aujourd'hui, il est assez urgent de faire des travaux" explique Rémi Bastille, le préfet du Doubs. "Et puis l'État a un positionnement qui a évolué avec le temps. Autrefois, c'étaient des administrations très nombreuses et présentes dans les départements. Aujourd'hui, il est concentré sur les fonctions de police et il gardera toutes les polices qui vont avec le lac : les polices de l'environnement, de la navigation par exemple", ajoute-t-il.
Le projet devrait être officiellement validé d'ici à quelques mois, pour un début des travaux prévu en 2026.